Avec une carrière impressionnante étendue sur plusieurs décennies, Marlène Dietrich s'est fait remarquer dès les années 1910. Populaire pour son style androgyne et ses qualités de chanteuse et d'actrice, elle a vécu et est morte comme elle l'a souhaité : telle une icône. Étant l'une des stars hollywoodiennes les mieux payées de l'époque, elle était célèbre également pour ses nombreuses conquêtes sentimentales, pour ses contributions antifascistes et sa participation au mouvement LGBT.
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Marie Magdalene Dietrich était surnommée Lena, et est née le 27 décembre 1901 à Berlin, en Allemagne. Vers 11 ans, peu après la mort de son père, elle a joint ses deux noms pour former "Marlene", comme nous la connaissons.
Elle a commencé par le violon et a travaillé comme violoniste dans un orchestre de Berlin, en 1922, réalisant la musique de films muets. Elle s'est fait virer un mois plus tard, suite à une blessure au poignet qui affectait ses capacités. C'est alors qu'elle s'est tournée vers l'art dramatique.
Dans les années 1920, elle a joué dans plusieurs films muets. C'est sur le tournage du film allemand "Tragedy of Love" (1923) qu'elle a rencontré son futur mari, Rudolf Sieber.
Marlene Dietrich et Rudolf Sieber se sont mariés le 17 mai 1923 à Berlin. Leur fille Maria Elisabeth Sieber est née l'année suivante, le 13 décembre. Elle a continué à travailler sur scène et à l'écran dans les années 1920, à Berlin et à Vienne.
C'est dans la comédie allemande "L'Ange Bleu" (1930) de Josef von Sternberg, qu'elle s'est fait remarquer, dans le rôle d'une chanteuse de cabaret. Cette performance lui a valu une renommée internationale et un contrat avec la Paramount Pictures. Et c'est presque du jour au lendemain que l'actrice allemande est devenue une star hollywoodienne.
"L'Ange Bleu" a également immortalisé l'actrice par son interprétation de la chanson "Falling in Love Again (Can't Help It)", qui allait devenir son hymne.
Elle a déménagé aux États-Unis où elle a continué à travailler aux côtés du réalisateur austro-hongrois Josef von Sternberg, qui a la réputation de l'avoir découverte. Il la fait jouer dans six autres films dans les années 1930 et s'est efforcé de transformer son image en une star du grand écran.
Grâce à sa voix grave et séduisante, à son apparence peu conventionnelle et à la volonté de Josef von Sternberg de lui créer une apparence de femme fatale en perdant du poids, se teignant les cheveux en blond et adoptant les sourcils fins qui sont devenus sa marque de fabrique, Marlene Dietrich est devenue une star cool, mystérieuse et exotique à la fois.
Parmi les six films de Joseph von Sternberg, on compte "Cœurs brûlés" (1930), qui vaudra à l'actrice sa seule nomination aux Oscars de toute sa carrière. Bien qu'elle soit aujourd'hui considérée comme une icône, à l'époque, ses films ne rencontraient pas autant de succès. Mais elle a pourtant, presque par sa seule volonté, gardé l'aura d'une star autour d'elle.
On se souvient surtout aujourd'hui du film "Cœurs brûlés" (1930) pour la scène dans laquelle Marlene Dietrich interprète une chanson, vêtue d'un smoking d'homme (ce qui était déjà controversé) et embrasse ensuite une autre femme. Cette scène, très provocante pour l'époque, marque le début de la contribution de la star dans la redéfinition de la notion de genre.
Marlene Dietrich utilisait souvent l'expression "sewing circle" ("cercle de couture") pour désigner les lesbiennes et les bisexuelles d'Hollywood, dont faisaient également partie des stars comme Greta Garbo et Barbara Stanwyck.
Malgré le fiasco de ses films, elle est restée populaire pour son style androgyne glamour. Il reflétait la vie nocturne berlinoise des années 1920, et était composé de vêtements masculins comme les pantalons, les chapeaux et les costumes. Elle s'est attiré les louanges d'Hollywood et le mépris des milieux conservateurs.
Après être devenue une star cool, mystérieuse et exotique, elle est parvenue à reconquérir le cœur du public américain à la fin des années 1930, grâce à des rôles plus chaleureux dans des comédies telles que "La Maison des sept péchés" (1940).
Antifasciste convaincue, elle avait refusé d'un farouche "NEIN", lorsque le parti nazi lui avait proposé de jouer dans des films de propagande. Pendant la dictature de Hitler, elle a renoncé à sa citoyenneté allemande et est devenue citoyenne américaine à part entière.
En 1942, l'Office of Strategic Services (agence de renseignement du gouvernement des États-Unis) a demandé à Marlene Dietrich d'enregistrer des chansons américaines en allemand pour les aider dans leurs activités de propagande visant à démoraliser les troupes étrangères, rapporte le National Women's History Museum. La star a accepté et a produit de nombreuses chansons, dont "Time on My Hands", "Mean to Me" et "Taking a Chance on Love".
Après la guerre, l'actrice est revenue au cinéma avec des rôles remarquables dans "Le Grand Alibi" d'Alfred Hitchcock (1950), "L'Ange des maudits" de Fritz Lang (1952), "Témoin à charge" de Billy Wilder (1957) et "La Soif du mal" d'Orson Welles (1958). Toutefois, son travail avec Billy Wilder a été son dernier grand rôle au cinéma.
Au cours de sa carrière, Marlene Dietrich a eu de nombreux amants, allant de véritables liaisons à de simples rendez-vous érotiques avec des acteurs, des réalisateurs et des producteurs, hommes et femmes. Parmi les noms les plus connus figurent Ernest Hemingway, Erich Maria Remarque, Jean Gabin, Errol Flynn (et sa femme), George Bernard Shaw, John F. Kennedy, Frank Sinatra, Douglas Fairbanks Jr, James Stewart, John Wayne et Mercedes de Acosta. Cependant, elle est restée mariée à son mari jusqu'à sa mort en 1976.
La fille de Marlene Dietrich disposerait d'une collection d'écrits personnels de sa mère, détaillant son appétit romantique, qui impliquait parfois jusqu'à trois amants par jour! La star aurait stipulé que son journal intime, sujet de tant de ragots hollywoodiens, ne pourrait être rendu public que 25 ans après sa mort. Cela ne s'est pas produit, mais l'espoir fait vivre!
Selon la biographe Eva Gesine Baur qui a écrit "A class of her own - the life of Marlene Dietrich", le plus grand amour de Marlene Dietrich a été l'acteur français Jean Gabin, avec qui elle a partagé la vedette dans le film "The Room Upstairs" (1946).
L'actrice était atteinte de mysophobie, également appelée germophobie, une peur maladive d'être contaminée par des germes.
Femme prévoyante, Marlene Dietrich souhaitait que l'on se souvienne d'elle et qu'on l'immortalise au cinéma pendant ses meilleures années. Elle s'est donc tenue à l'écart de l'industrie cinématographique et n'est apparue que deux fois devant la caméra dans les années 1960, notamment dans "Jugement à Nuremberg" (1961) de Stanley Kramer. Il semblerait que sa stratégie ait fonctionné.
"Je m'habille pour l'image. Pas pour moi, pas pour le public, pas pour la mode, pas pour les hommes", a-t-elle déclaré dans une interview de 1960 avec The Observer. "Si je m'habillais pour moi, je ne m’embêterait pas. Les vêtements m'ennuient. Je porterais des jeans. J'adore les jeans. Je les achète dans un magasin public - pour hommes bien sûr; je ne peux pas porter de pantalons pour femmes".
Elle était très exigeante envers elle-même, et a déclaré un jour : "Le glamour est une assurance. C'est une sorte de certitude que vous êtes bien sous tous rapports, mentalement, physiquement et en apparence, et que, quelle que soit l'occasion ou la situation, vous êtes à la hauteur". Une fois qu'elle a senti son glamour disparaître, elle a fait le choix de quitter la scène et les projecteurs. Elle a passé les dernières années de sa vie à Paris, le plus souvent dans l'isolement.
Marlene Dietrich est décédée d'une insuffisance rénale le 6 mai 1992, à son domicile parisien. Elle avait alors 90 ans. Après ses funérailles, elle a été enterrée près de sa mère à Berlin, et elle a laissé sa fille Maria et ses quatre petits-enfants derrière elle.
Son rébellion contre le fascisme, la mode sexiste et les normes sexuelles a laissé un héritage durable à de nombreuses stars qui ont suivi.
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Sources: (National Women's History Museum) (DW) (AnOther Magazine) (The Guardian)
Au lieu d'apparaître au cinéma, elle a passé une grande partie des années 1960 et 1970 à parcourir le monde pour réaliser des spectacles.
Malgré tout son succès, Marlene Dietrich aurait eu des problèmes financiers tout au long de sa vie, particulièrement importants au cours des deux dernières décennies de sa vie. Elle empruntait de l'argent, demandait des sommes astronomiques pour des interviews et s'épuisait à faire des publicités et des tournées.
Tout au long de la Seconde Guerre mondiale, elle était célèbre pour ses efforts humanitaires. Elle a hébergé et soutenu financièrement des exilés, et a rendu visite aux troupes en Europe, souvent dans des conditions difficiles et dangereuses. Pour avoir amélioré le moral des troupes sur le front, elle a reçu plusieurs distinctions des États-Unis, de la France et de la Belgique. Entre-temps, ses films ont été interdits en Allemagne.
Marlene Dietrich : l'histoire d'une icône du grand écran
L'incarnation de la femme fatale
PEOPLE Marlene dietrich
Avec une carrière impressionnante étendue sur plusieurs décennies, Marlène Dietrich s'est fait remarquer dès les années 1910. Populaire pour son style androgyne et ses qualités de chanteuse et d'actrice, elle a vécu et est morte comme elle l'a souhaité : telle une icône. Étant l'une des stars hollywoodiennes les mieux payées de l'époque, elle était célèbre également pour ses nombreuses conquêtes sentimentales, pour ses contributions antifascistes et sa participation au mouvement LGBT.
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