La mode a toujours été perçue comme un secteur d'innovation et de partage. Cependant, il n'est pas rare que des créateurs, des marques ou des campagnes dépassent les bornes, qu'il s'agisse d'insensibilité culturelle, d'images inappropriées ou de messages provocateurs. Ces incidents déclenchent de vifs débats, obligeant l'industrie à s'interroger sur des questions telles que le racisme, le sexisme et l'exploitation. Si certains de ces moments poussent au changement et à la réflexion, d'autres continuent de résonner, façonnant ainsi le débat contemporain sur l'impact de la mode sur la société.
Découvrez ici certains des moments les plus controversés de l'industrie de la mode.
En 1980, la jeune Brooke Shields, alors âgée de 15 ans, est devenue l'égérie de Calvin Klein dans une publicité devenue tristement célèbre. Habillée d'un jean de la marque, elle déclare : "Vous voulez savoir ce qui se trouve entre moi et mes Calvins ? Rien". Cette campagne a suscité de vives réactions au sujet de la sexualisation d'une adolescente et a été interdite sur plusieurs chaînes. Brooke Shields est photographiée ici aux côtés de Calvin Klein.
En 1993, Jean-Paul Gaultier a fait défiler des mannequins habillés de tenues inspirées des vêtements hassidiques. La collection a été critiquée pour son utilisation inappropriée de symboles religieux.
Une campagne Calvin Klein de 1995 mettant en scène des jeunes mannequins dans des poses suggestives a provoqué des accusations de simulation de pornographie infantile. Même le président Bill Clinton a qualifié cette publicité de "scandaleuse". Une enquête du ministère de la Justice a été ouverte, mais aucune accusation n'a été portée, car tous les mannequins étaient majeurs.
Le défilé d'Alexander McQueen, où des mannequins portaient des vêtements déchirés et un maquillage abîmé, se voulait être une critique de l'oppression historique de l'Écosse par l'Angleterre, mais a été perçu comme une glorification de la violence contre les femmes.
En 2003, une campagne pour Gucci, conçue par Tom Ford, montrait un mannequin arborant le logo de la marque rasé dans ses poils pubiens. Cette publicité a choqué et suscité une indignation massive.
Karl Lagerfeld a suscité une vive polémique en déclarant : "Personne ne veut voir de femmes rondes sur les podiums", ce qui a choqué l'opinion publique.
John Galliano a été licencié de Dior après la diffusion d'une vidéo où il tenait des propos antisémites dans un bar parisien. Depuis 2014, il est directeur artistique de Maison Margiela.
Hedi Slimane a rebaptisé Yves Saint Laurent en "Saint Laurent", retirant le prénom emblématique de l'appellation de la marque, ce qui a provoqué la colère des puristes de la mode.
Victoria's Secret a présenté des excuses après avoir fait défiler Karlie Kloss portant une coiffe amérindienne lors d'un de ses défilés, suscitant des accusations d'appropriation culturelle.
Lors d'un défilé à Dallas, Chanel a également été critiquée pour avoir utilisé des coiffes et des images amérindiennes dans sa collection, ce qui a été considéré comme étant un signe d'irrespect à l'égard des cultures indigènes.
Pour son défilé automne-hiver 2014, Karl Lagerfeld a transformé le Grand Palais en un faux supermarché, un geste qui a généré des débats sur l'appropriation par la mode de luxe des images du quotidien.
Rick Owens a provoqué des discussions sur l'objectivation des corps en présentant des mannequins portant d'autres mannequins comme des "sacs à dos" lors de son défilé printemps-été 2016.
Les créateurs Domenico Dolce et Stefano Gabbana ont fait polémique en critiquant la fécondation in vitro (FIV), qualifiant les enfants nés de cette méthode de "synthétiques", ce qui a poussé des célébrités comme Elton John à appeler au boycott.
Lors de la Fashion Week de New York en 2016, Marc Jacobs a été critiqué pour avoir fait porter des dreadlocks à des mannequins majoritairement blancs, suscitant des accusations d'appropriation culturelle.
Terry Richardson, célèbre photographe, a été accusé de nombreuses fois de harcèlement sexuel et d'exploitation sexuelle, forçant de nombreuses marques et magazines à couper les ponts avec lui. Il n'a pas activement travaillé en tant que photographe depuis 2018.
Les t-shirts de Dior affichant le message "Nous devrions tous être féministes", vendus à 920 dollars (828 euros), ont été critiqués pour transformer un mouvement social en tendance de mode sans réellement soutenir les combats qui vont avec.
Le lancement d'une fausse fusée à la fin du défilé automne-hiver 2017 de Chanel a suscité des inquiétudes concernant l'impact environnemental et a été jugé excessif.
Le directeur marketing de Victoria's Secret, Ed Razek, a suscité un tollé en excluant les mannequins grande taille et transgenres des défilés annuels, déclenchant une vague de réactions négatives. D'après lui, ses défilés annuels étant un "fantasme", ces mannequins ne devraient pas être inclus. Il a ensuite déclaré que ses remarques manquaient de tact.
Lors de la Fashion Week de Milan, Ayesha Tan-Jones a protesté contre l'utilisation de camisoles de force dans une collection de Gucci, brandissant le message "La santé mentale n'est pas une mode".
Gucci a retiré de ses boutiques un pull cagoule après des accusations de racisme pour sa ressemblance avec un blackface
Rihanna a présenté des excuses après que des hadiths islamiques, remixés dans la chanson "Doom" de Coucou Chloe, ont été diffusés lors d'un défilé de lingerie Savage X Fenty, provoquant l'indignation.
Le Fashion Institute of Technology a organisé un défilé pour la classe inaugurale de l'école, ce qui a donné lieu à une enquête interne et à la suspension de deux administrateurs. Le New York Times a rapporté que l'étudiant Junkai Huang avait suggéré aux mannequins de porter des accessoires controversés des administrateurs, notamment des lèvres surdimensionnées et des oreilles de "singe". Un mannequin a refusé, les qualifiant de "clairement racistes".
Philipp Plein a été accusé de mauvais goût pour avoir inclus, au cours de son défilé automne-hiver 2020, deux hélicoptères dorés dans un défilé dédié à la mémoire de Kobe Bryant.
Alexander Wang a fait face à de nombreuses accusations d'agressions sexuelles, entraînant des discussions dans toute l'industrie sur les abus et les comportements déplacés (a minima) dans le secteur de la mode. Il s'est entretenu avec ses accusatrices en 2022 et a publié des excuses sur Instagram.
La marque japonaise Comme des Garçons a été accusé d'appropriation culturelle après avoir fait porter des perruques en tresses de maïs à des mannequins blancs lors de son défilé automne-hiver 2020 à Paris.
Giorgio Armani a comparé l'industrie de la mode à un viol en évoquant la pression exercée sur les femmes pour suivre des tendances éphémères, déclenchant une vague de critiques pour son langage inapproprié. Le créateur italien avait déclaré : "Les femmes continuent d'être violées par les créateurs, par nous".
Beyoncé a été critiquée pour avoir porté un diamant jaune rare dans une campagne de Tiffany & Co., ravivant les débats sur les "diamants de sang" (ou "dimants de conflits") et leur origine non éthique. Le dimant avait déjà été porté par Lady Gaga et Audrey Hepburn.
Balenciaga a présenté des excuses après une campagne controversée montrant des enfants avec des ours en peluche vêtus de tenues de bondage. Kim Kardashian, ambassadrice de Balenciaga, a déclaré sur X qu'en tant que mère de quatre enfants, elle était "profondément choquée par les images dérangeantes".
Lors de la Fashion Week de Paris, la robe "tête de lion" portée par Irina Shayk et Kylie Jenner a fait polémique, bien que la maison Schiaparelli ait précisé que les têtes d'animaux étaient fausses
Sources : (The Guardian) (Independent) (Business Insider) (People) (Katie Couric Media)
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Ces scandales et controverses ont marqué le monde de la mode
Les controverses dans le monde de la mode ont bien des visages
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La mode a toujours été perçue comme un secteur d'innovation et de partage. Cependant, il n'est pas rare que des créateurs, des marques ou des campagnes dépassent les bornes, qu'il s'agisse d'insensibilité culturelle, d'images inappropriées ou de messages provocateurs. Ces incidents déclenchent de vifs débats, obligeant l'industrie à s'interroger sur des questions telles que le racisme, le sexisme et l'exploitation. Si certains de ces moments poussent au changement et à la réflexion, d'autres continuent de résonner, façonnant ainsi le débat contemporain sur l'impact de la mode sur la société.
Découvrez ici certains des moments les plus controversés de l'industrie de la mode.