Le décès du pape François a marqué une perte immense pour les catholiques du monde entier, ainsi que pour de nombreux fidèles qui cherchaient réconfort dans sa vision de l'espoir. Après la période de deuil officiel de neuf jours, dite "Novendiales", qui s'est achevée le 4 mai, l'Église catholique prévoit de lancer le conclave le 7 mai.
Dans le secret de la chapelle Sixtine, le collège des cardinaux se réunira pour élire un nouveau pape. Chaque jour, quatre tours de scrutin auront lieu jusqu'à ce qu'un candidat obtienne la majorité des deux tiers. Bien que la durée du conclave soit incertaine, la question qui se pose aujourd'hui est : qui sont les candidats potentiels pour succéder au pape François ?
Tour d’horizon des profils à suivre.
À 72 ans, le cardinal Péter Erdő, archevêque de Budapest et primat de Hongrie, est une figure bien connue au sein de l’Église. Il a été élu à deux reprises à la tête du Conseil des conférences épiscopales d’Europe, en 2005 puis en 2011 — un signe clair de la confiance que lui accordent les cardinaux européens. Et ce n’est pas un détail : ce groupe constitue le plus important bloc électoral lors des conclaves.
Dans ses fonctions de président, le cardinal Péter Erdő a régulièrement échangé avec les conférences épiscopales africaines lors des sessions du conseil. Ces interactions lui ont permis de nouer des relations avec de nombreux cardinaux du continent, étendant ainsi son influence au-delà de l’Europe.
Âgé de 71 ans, le cardinal Reinhard Marx, ancien président de la Conférence des évêques allemands, a été l’un des principaux défenseurs du "chemin synodal", un processus de dialogue lancé en 2020 pour répondre à la crise des abus au sein de l’Église en Allemagne. L’initiative a suscité de vifs débats en abordant des sujets sensibles comme le célibat, l’homosexualité ou encore la place des femmes dans l’Église.
L'engagement du cardinal Reinhard Marx lui a valu des critiques de la part des conservateurs, qui voyaient dans ce processus une menace pour l’unité de l’Église. En 2021, il a fait la une en proposant de démissionner de son poste d’archevêque afin d’assumer sa part de responsabilité dans le scandale. Le pape François a toutefois refusé sa démission et l’a encouragé à poursuivre sa mission.
Âgé de 80 ans, le cardinal Marc Ouellet, originaire du Canada, a dirigé pendant plus de dix ans l’influent Dicastère pour les évêques, l’organisme du Vatican chargé de superviser la sélection des responsables diocésains à travers le monde. Il est resté à ce poste jusqu’en 2023, sous le pontificat du pape François.
Bien que perçu comme plus conservateur que le pape François, le cardinal Marc Ouellet s’est inscrit dans la vision de ce dernier en nommant des évêques attentifs aux réalités pastorales. Ce choix traduisait l’idéal défendu par François, selon lequel les responsables de l’Église doivent "avoir l’odeur de leurs brebis" — autrement dit, vivre au plus près du peuple, comprendre ses difficultés et exercer leur ministère avec humilité et compassion.
Âgé de 70 ans, le cardinal Pietro Parolin, originaire d’Italie, occupe depuis 2014 le poste de secrétaire d’État du Vatican, ce qui fait de lui l’un des favoris potentiels pour succéder à François. Son rôle de premier plan et sa longue expérience dans la diplomatie pontificale renforcent sa position. Il a notamment supervisé l’accord entre le Saint-Siège et la Chine sur la nomination des évêques. Son nom a aussi été cité dans une affaire d’investissement immobilier raté à Londres, qui a débouché sur un procès en 2021, bien qu’il n’ait pas été inculpé.
Ancien nonce apostolique au Venezuela, le cardinal Pietro Parolin possède une connaissance approfondie de l’Église en Amérique latine et est souvent présenté comme un fidèle continuateur de la ligne de François. Diplomate avisé et homme de l’intérieur, il incarne une option rassurante pour ceux qui envisagent un retour de la papauté à un Italien, après trois pontificats successifs confiés à des non-Italiens.
L’idée d’un pape américain a longtemps semblé improbable, en raison de l’influence mondiale des États-Unis. Pourtant, le cardinal Robert Prevost, originaire de Chicago et âgé de 69 ans, est aujourd’hui considéré comme une possible exception.
Le cardinal Robert Prevost possède des attaches solides au Pérou, où il a été missionnaire avant de devenir archevêque de Chiclayo, fonction qu’il a occupée de 2014 à 2023. Il dirige aujourd’hui le Dicastère pour les évêques, en charge des nominations épiscopales à travers le monde — un poste clé qui témoigne de la confiance durable que le pape François lui accordait.
Âgé de 79 ans, le cardinal Robert Sarah, originaire de Guinée, a dirigé jusqu’à sa retraite le dicastère du Vatican chargé de la liturgie. Un temps considéré comme le candidat africain le plus sérieux au trône pontifical, il reste une figure respectée parmi les milieux conservateurs. Sa vision de l’Église s’inscrit dans la continuité des priorités doctrinales et liturgiques des papes Jean-Paul II et Benoît XVI.
Avant de diriger le service liturgique du Vatican, le cardinal Robert Sarah a été à la tête de Cor Unum, l’organisme chargé de la charité. Il s’est heurté à plusieurs reprises au pape François, notamment lorsqu’il a coécrit un ouvrage avec Benoît XVI en défense du célibat sacerdotal. Le livre est paru alors que François envisageait d’autoriser l’ordination d’hommes mariés en Amazonie pour faire face à la pénurie de prêtres.
Âgé de 80 ans, le cardinal Christoph Schönborn, archevêque de Vienne, a été l’élève du pape Benoît XVI et s’est toujours distingué par sa rigueur théologique, un trait qui séduit depuis longtemps les milieux conservateurs de l’Église. Pourtant, il a également soutenu certaines des positions les plus controversées du pape François.
Le cardinal Christoph Schönborn a défendu l’ouverture du pape François envers les catholiques divorcés et remariés civilement, qu’il considère comme une évolution naturelle de la doctrine plutôt qu’une rupture avec la tradition. Étant lui-même issu d’une famille marquée par le divorce, la question résonne pour lui de manière personnelle. Il s’est également attiré les critiques du Vatican en dénonçant publiquement l’inaction passée face aux abus commis par des hauts responsables de l’Église, y compris son propre prédécesseur.
Âgé de 67 ans, le cardinal Luis Antonio Tagle, originaire des Philippines, est souvent perçu comme le favori du pape François pour devenir le premier pape asiatique. Nommé à la tête du dicastère pour l’évangélisation, il concentre son action sur les besoins pastoraux de l’Asie et de l’Afrique.
Le rôle du cardinal Luis Antonio Tagle a pris de l’ampleur après les réformes engagées par le pape François au sein de la curie romaine. Il est reconnu pour son insistance sur l’accueil des plus pauvres, des personnes LGBTQ, ainsi que des catholiques divorcés et remariés. Il évoque aussi fréquemment, avec beaucoup d’émotion, son héritage chinois et les souvenirs de son enfance.
Âgé de 65 ans, le cardinal Fridolin Ambongo, président du Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar, s’est fait connaître sur la scène internationale en 2023 en menant les évêques africains dans un rejet unanime de Fiducia Supplicans, une déclaration du Vatican autorisant la bénédiction de couples de même sexe. Il est largement perçu comme un défenseur de l’orthodoxie, attaché au célibat sacerdotal et aux enseignements moraux traditionnels de l’Église.
Dans le même temps, le cardinal congolais est reconnu pour son engagement résolu en faveur de la justice sociale. Défenseur infatigable des pauvres et des marginalisés, il n’a pas hésité à critiquer ouvertement le gouvernement de son pays, s’attirant le respect pour son courage et la clarté de ses prises de position morales.
Âgé de 68 ans, le cardinal Mario Grech, juriste de formation spécialisé en droit canon, joue un rôle central dans l’organisation des synodes au sein de l’Église catholique. Il est largement salué pour sa promotion d’un modèle de gouvernance plus consultatif et inclusif.
Originaire de Malte, l’un des plus petits États du monde, le cardinal Mario Grech occupe pourtant une place majeure dans l’orientation future de l’Église. Son mode de gouvernance incarne pleinement la vision du pape François d’une Église plus participative.
Âgé de 60 ans, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem, est considéré comme un profil pastoral solide. Il s’est fait remarquer à l’échelle internationale en prenant publiquement la parole pendant la guerre entre Israël et le Hamas, et en se rendant à Gaza en pleine période de conflit.
Défenseur engagé de la justice sociale, le cardinal Pierbattista Pizzaballa conçoit sa mission comme un service rendu au peuple. Il partage pleinement les grandes priorités du pape François, qu’il s’agisse de l’accueil des migrants, du dialogue interreligieux ou du rejet du cléricalisme au sein de l’Église.
Âgé de 69 ans, le cardinal Matteo Zuppi, archevêque de Bologne et président de la Conférence des évêques d’Italie, est souvent décrit comme un "prêtre de rue" au tempérament missionnaire. Il milite pour une Église à l’écoute, ouverte à la modernité et accueillante envers tous.
Le cardinal Matteo Zuppi adopte une approche inclusive envers les couples de même sexe et fait preuve d’un profond respect envers les autres religions. Le pape François lui a confié plusieurs missions de paix en Russie, en Ukraine, en Cisjordanie et à Pékin, signe de la grande confiance qu’il accordait à ses qualités diplomatiques et pastorales.
Âgé de 75 ans, le cardinal Anders Arborelius, archevêque de Stockholm, est entré dans l’histoire en devenant le premier cardinal originaire de Scandinavie. Élevé dans la foi luthérienne, il s’est converti au catholicisme à l’âge de 20 ans.
Connu pour ses positions traditionnelles sur les questions de morale sexuelle et de genre, le cardinal Anders Arborelius est également un fervent défenseur de la protection de l’environnement. Il soutient l’accueil des migrants en Suède, plaidant pour le dialogue et l’intégration plutôt que pour des politiques restrictives.
Âgé de 67 ans, le cardinal Gérald Cyprien Lacroix est archevêque métropolitain de Québec. Avant d’accéder à cette fonction, il a exercé pendant plusieurs années en Colombie, où il a été missionnaire et professeur de séminaire.
Le cardinal Gérald Cyprien Lacroix s’est temporairement retiré de ses fonctions à la suite d’allégations d’abus sexuels, qu’il a formellement niées. Une enquête menée par l’Église n’ayant révélé aucun acte répréhensible, il a repris ses fonctions en 2024.
Âgé de 59 ans, le cardinal portugais José Tolentino de Mendonça figure parmi les plus jeunes papabili, ce qui pourrait jouer en sa défaveur : certains cardinaux pourraient hésiter à élire un pontife appelé à régner pendant plusieurs décennies, repoussant d’autant leur prochaine chance d’influencer le choix.
Le cardinal José Tolentino de Mendonça a suscité la controverse par sa position ouverte sur les relations homosexuelles, ainsi que par son alliance avec une sœur bénédictine féministe favorable à l’ordination des femmes et au droit à l’avortement. Proche de la vision du pape François sur de nombreux sujets, il insiste sur la nécessité pour l’Église de dialoguer avec la culture contemporaine.
Sources: (CBS News) (The Guardian) (Euronews)
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Qui sont les prétendants potentiels pour succéder au pape François ?
Voici une liste des principaux candidats potentiels
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Le décès du pape François a marqué une perte immense pour les catholiques du monde entier, ainsi que pour de nombreux fidèles qui cherchaient réconfort dans sa vision de l'espoir. Après la période de deuil officiel de neuf jours, dite "Novendiales", qui s'est achevée le 4 mai, l'Église catholique prévoit de lancer le conclave le 7 mai.
Dans le secret de la chapelle Sixtine, le collège des cardinaux se réunira pour élire un nouveau pape. Chaque jour, quatre tours de scrutin auront lieu jusqu'à ce qu'un candidat obtienne la majorité des deux tiers. Bien que la durée du conclave soit incertaine, la question qui se pose aujourd'hui est : qui sont les candidats potentiels pour succéder au pape François ?
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