Depuis plusieurs années déjà, l'industrie automobile et aérienne ont été pointées du doigt, pour qu'elles réduisent leur empreinte carbone. En effet, elles sont souvent considérés comme les premières responsables de l'augmentation de la température mondiale.
On parle également beaucoup de l'industrie de la viande comme ayant un impact important sur le changement climatique. Manger de la viande est alors presque devenu démodé, et le végétarisme compte de plus en plus d'adeptes.
L'industrie laitière, quant à elle, n'attire pas autant l'attention. Pourtant, en 2015, les émissions de cette industrie équivalaient à plus de 1 700 millions de tonnes de CO2!
Cela représente donc 3,4% de la contribution de l'industrie laitière sur les émissions de gaz à effet de serre, ce qui est proche de la contribution de l'aviation et du transport maritime combinés (3,6%).
Et d'après l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les émissions de gaz à effet de serre de l'industrie laitière auraient augmenté de 18% entre 2005 et 2015.
La demande croissante de lait pourrait être liée à l'augmentation de la population mondiale. Selon la FAO, en 2019, plus de 80% de la population mondiale (soit six milliards de personnes) consommait régulièrement des produits laitiers.
Et on sait pourquoi la demande de produits laitiers est aussi importante : les produits à base de lait sont des aliments riches en nutriments qui fournissent de l'énergie et de bonnes quantités de protéines et de micronutriments.
L'élevage laitier contribue malheureusement au réchauffement climatique, car de nombreux gaz à effet de serre sont libérés aux différents stades du cycle d'élevage.
Les principaux coupables sont le méthane, l'oxyde nitreux et le dioxyde de carbone. Le méthane est produit par les vaches lorsqu'elles digèrent leur nourriture, puis lorsque le fumier est récolté, du méthane et des oxydes nitreux sont libérés.
Tous ces gaz contribuent au réchauffement climatique, mais de façons différentes. Le dioxyde de carbone, par exemple, est relativement faible, mais il peut perdurer des centaines de milliers d'années.
Le méthane, quant à lui, a un effet sur le réchauffement climatique beaucoup plus fort mais à plus court terme. Son effet ne dure qu'environ 10 ans.
D'après un rapport réalisé par la FAO en 2019, la population mondiale devrait atteindre les 9,8 milliards d'habitants en 2050, et les besoins alimentaires devraient quant à eux doubler.
Le défi que doit relever l'industrie laitière est de trouver comment réduire son empreinte carbone tout en continuant à nourrir la population mondiale.
De nombreux agriculteurs pensent qu'il faudrait passer d'une agriculture intensive à grande échelle, à une agriculture à petite échelle.
Beaucoup pensent qu'une industrie à petite échelle serait meilleure pour l'environnement, car elle est pratiquée en respectant davantage la terre, qu'elle est meilleure pour le bien-être des animaux et qu'elle est également bénéfique aux écosystèmes locaux.
D'après un chercheur sur les systèmes d'élevage durables de l'université de Bristol, l'empreinte carbone des petites exploitations agricoles est presque toujours plus élevée que celle de l'agriculture intensive.
Car la quantité de gaz à effet de serre produite par une vache n'est pas liée à la quantité de lait qu'elle produit. Par conséquent, si la quantité de lait produite par une vache augmente, les émissions par litres de lait diminueront.
Aussi, il est également prouvé que l'agriculture intensive serait plus respectueuse de l'environnement, si davantage de zones sauvages étaient laissées non labourées lors du processus d'exploitation.
Une autre alternative pour que les producteurs laitiers puissent réduire leur empreinte carbone, consiste à stocker le fumier et à l'utiliser comme engrais, afin de réduire ou éliminer le besoin d'engrais synthétiques.
L'utilisation du fumier comme engrais permet également de diminuer les émissions d'ammoniac, qui sont nocives pour les écosystèmes locaux et peuvent se décomposer en oxydes d'azote.
Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de l'élevage laitier, on devrait également se concentrer davantage sur le bien-être des vaches. Si moins de vaches tombaient malades et mouraient jeunes, les émissions par litre de lait seraient moindres.
Cette recommandation figure sur la liste de McKinsey, parmi les 15 principales mesures de réduction des émissions agricoles.
Cette dernière recommandation serait susceptible d'être adoptée facilement par tous les fermiers, car elle prend en compte le bien-être de leur troupeau ainsi que celui de la planète.
Dans l'état actuel des choses, les agriculteurs sont partagés quant à leur responsabilité en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
En 2020, une journaliste de la BBC était entrée en contact avec trois agriculteurs, et ils avaient échangé sur la façon dont ils voyaient leur rôle face au changement climatique. Elle avait reçu trois points de vue très différents!
Le premier agriculteur avait reconnu que le changement climatique était un problème réel, et que les agriculteurs avaient une certaine responsabilité lorsqu'il s'agissait de le combattre.
Toutefois, la journaliste avait également exprimé le fait que la principale préoccupation de l'industrie était de fournir suffisamment de nourriture à la population mondiale en constante augmentation, et que pour cela, il fallait davantage d'animaux.
Le deuxième agriculteur avait indiqué que le changement climatique était un mythe, et que la réduction des émissions de gaz à effet de serre n'était pas une responsabilité qui devrait être confiée aux agriculteurs, qui étaient déjà traités de manière injuste.
Le troisième agriculteur, plus jeune que les deux autres, avait reconnu l'existence d'un vrai problème au niveau du changement climatique, et mettait des mesures en place pour réduire l'emprunte carbone de sa ferme.
Découvrez aussi: Jardins flottants : La réaction du Bangladesh face au changement climatique
Sources: (BBC) (The Guardian) (FAO)
Depuis plusieurs années déjà, nous avons été sensibilisés sur l'impact de la production de viande sur le changement climatique, et cela sans parler de la maltraitance animale, de l'impact de cette industrie sur l'environnement, et bien d'autres raisons qui poussent de plus en plus de personnes à se tourner vers une alimentation végétarienne.
Mais l'on ne parle pas souvent de l'industrie laitière, qui contribue elle aussi au réchauffement climatique. Cliquez sur cette galerie pour en apprendre davantage sur la relation entre l'industrie laitière et le changement climatique.
L'industrie laitière, une grande source d'émissions à effet de serre, et son impact sur le climat
Nous parlons souvent de l'industrie de la viande, mais penchons-nous aujourd'hui sur la production laitière
LIFESTYLE Lait
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