La Légion étrangère française est l'une des organisations militaires les plus redoutées au monde. C'est aussi l'une des plus mystérieuses. Unité d'élite de l'armée française, la Légion comprend environ 8 000 combattants volontaires recrutés dans de nombreux pays du monde. Les légionnaires peuvent s'attendre à être déployés dans des environnements difficiles, éloignés et souvent hostiles, et doivent faire preuve à tout moment d'une attitude de "combat jusqu'à la mort". La devise de la légion en dit long : "Marche ou crève". Mais qui sont ces soldats secrets, quelle est leur réputation et que faut-il faire pour rejoindre leurs rangs ?
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La Légion étrangère française a été créée le 9 mars 1831 par une ordonnance royale de Louis Philippe Ier, roi des Français de 1830 à 1848.
Le monarque français a fondé cette unité militaire dans le but de renforcer l'armée française en permettant à des ressortissants étrangers de rejoindre ses rangs, issus des régiments étrangers du Royaume de France, c'est-à-dire des forces coloniales du pays.
L'invasion d'Alger ordonnée par le roi Charles X en 1830 s'est arrêtée lorsque le corps expéditionnaire français a eu besoin de renforts. Cette demande militaire urgente incite le successeur de Charles à créer la légion. Son déploiement à Alger l'année suivante marque le premier débarquement de légionnaires en terre étrangère.
L'Algérie sera la patrie de la Légion étrangère pendant 130 ans et en façonnera le caractère. La ville de Sidi Bel Abbès est étroitement liée à la Légion, c'est là que se trouve son camp d'entraînement de base et le siège de son 1er régiment étranger.
La légion a servi aux côtés des Bataillons d'Infanterie Légère d'Afrique. Créés en 1832, également par le roi Louis Philippe, les Bataillons d'Infanterie Légère d'Afrique, plus connus sous l'acronyme Bat' d'Af', étaient des unités d'infanterie et de construction françaises composées d'hommes ayant des antécédents judiciaires mais qui étaient néanmoins obligés de faire leur service militaire. Les Bat' d'Af' n'étaient guère plus qu'une unité pénitentiaire dont la réputation de brutalité était notoire.
La légion elle-même a rapidement acquis une certaine notoriété en fermant les yeux sur les criminels et les marginaux qui cherchaient à rejoindre ses rangs. Les déserteurs de l'armée de leur pays d'origine sont également acceptés, sans aucune question.
Rapidement, la Légion étrangère française est considérée comme le premier corps de mercenaires au monde et, pendant la majeure partie de son histoire, elle a joui du statut exceptionnel d'unité volontaire dans une armée de conscrits.
Mais le déploiement de la légion en Espagne pendant la guerre carliste (1835-1839) pour soutenir les prétentions d'Isabelle au trône d'Espagne contre son oncle s'est avéré un désastre. En 1838, les effectifs de la légion étaient réduits à environ 500 hommes. Les survivants, ainsi que nombre de leurs anciens ennemis carlistes, retournent en France, où une nouvelle unité est créée.
C'est au cours de la guerre de Crimée que les légionnaires ont été appelés pour la première fois "ventres de cuir", une référence faite par leurs ennemis russes aux grandes cartouchières qu'ils portaient attachées à leur ceinture.
L'expérience de la Crimée, bien que coûteuse (les pertes totales de la campagne s'élèvent à 1 703 tués et blessés), établit l'aptitude de la Légion étrangère française à servir dans les guerres européennes. Le déploiement en Italie a suivi, avant l'action au Mexique et plus tard dans la guerre franco-prussienne.
Les aspirations coloniales de la France s'étendent aux territoires d'Extrême-Orient. Le premier bataillon de la Légion étrangère, aguerri au combat, affronte les forces chinoises et vietnamiennes.
En tant que composante de l'Armée d'Afrique, la Légion étrangère a contribué à l'expansion de l'empire colonial français en Afrique subsaharienne. Elle l'a fait avec une efficacité impitoyable, en réprimant diverses rébellions et soulèvements tribaux.
Pendant la Première Guerre mondiale, des milliers de ressortissants étrangers, y compris des citoyens britanniques et américains, se sont portés volontaires pour combattre aux côtés de la Légion. Au fil du conflit, la Légion étrangère a participé à de nombreuses batailles cruciales sur le front occidental, notamment en Artois, dans la Somme et à Verdun. Sur la photo, des volontaires britanniques marchant dans Paris en septembre 1914.
La Légion étrangère était de retour sur le sol africain pendant l'entre-deux-guerres, où elle a joué un rôle majeur dans la guerre du Rif. En se rangeant du côté de l'Espagne contre des tribus berbères bien armées, la légion a contribué à faire du nord du Maroc un protectorat espagnol. Sur la photo, le premier ministre français Paul Painlevé décore des légionnaires.
La Légion a été moins visible pendant la Seconde Guerre mondiale, bien qu'elle ait participé aux campagnes de Syrie-Liban et d'Afrique du Nord. Après la guerre, la légion a refusé d'accepter dans ses rangs d'anciens membres de la Waffen-SS, ce qui constitue une rare exception à sa politique de recrutement. En 1940, un légionnaire a brandi la bannière de son régiment à Bar'Hakeim, en Libye.
Forte de ses anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale, la Légion étrangère française s'engage dans des opérations de combat sur un territoire qu'elle sert depuis les années 1880: l'Indochine. Le conflit est sanglant et âpre. La Légion perd plus de 10 000 de ses militaires.
A peine les combats en Extrême-Orient terminés, la Légion étrangère française se retrouve déployée dans un nouveau conflit, bien plus proche, qui aura des conséquences importantes pour l'unité.
En Algérie, la légion a été fortement engagée dans les combats contre le Front de libération nationale et l'Armée de libération nationale (ALN), tous deux déterminés à obtenir l'indépendance de la France.
Les combattants et les parachutistes de la Légion étrangère française ont combattu aux côtés des divisions parachutistes françaises dans deux des principales opérations de la guerre, la bataille d'Alger et la bataille des frontières.
Le putsch d'Alger de 1961, également connu sous le nom de putsch des généraux, est un coup d'État manqué destiné à forcer le président Charles de Gaulle à ne pas abandonner l'Algérie française. Il a été organisé par les généraux à la retraite Maurice Challe, Edmond Jouhaud, André Zeller et Raoul Salan.
Le 1er Régiment étranger de parachutistes (1er REP), un régiment aéroporté de la Légion étrangère, a soutenu les généraux rebelles et joué un rôle de premier plan dans la tentative de coup d'État. Sur la photo, des troupes loyalistes sécurisent le centre d'Alger après l'insurrection.
Au lendemain de l'insurrection, le 1er Régiment étranger de parachutistes est dissous, ainsi que la 10e Division parachutiste et la 25e Division parachutiste, qui font toutes deux partie des unités régulières de l'armée française.
La démobilisation du 1er Régiment étranger de parachutistes a terni l'image de la Légion étrangère en tant que force professionnelle et apolitique. De plus, l'indépendance de l'Algérie en 1962 a été un traumatisme pour la Légion qui a dû abandonner la caserne de Sidi Bel Abbès, son centre de commandement depuis 1842.
Après 1962, les effectifs de la Légion étrangère française ont été ramenés de 40 000 à 8 000 hommes et relocalisés en France métropolitaine. Tout au long des années 1960, diverses unités ont été déployées dans des zones de conflit à travers le monde, mais pas en Afrique du Nord.
Dans les années 1970, la Légion opérait principalement dans une capacité de maintien de la paix, à l'exception de la célèbre bataille de Kolwezi au Zaïre (l'actuelle République démocratique du Congo) en 1978. Plus tard, une force de la Légion, composée de 27 nationalités différentes, est intervenue en Irak pendant la guerre du Golfe (1990-1991) et a depuis été active en Afghanistan, en Bosnie, au Cambodge, au Tchad, au Congo, à Djibouti, en Guyane française, au Gabon, en Côte d'Ivoire, au Kosovo, au Koweït, au Rwanda et en Somalie.
Le service le plus récent de la Légion étrangère française comprend l'opération Sentinelle, en Île-de-France, menée dans le cadre de la défense du pays contre le terrorisme. Par ailleurs, la Légion participe toujours au défilé militaire annuel du Jour de la Bastille sur l'avenue des Champs-Élysées à Paris (photo).
S'engager dans la Légion étrangère française n'est pas une mince affaire. Elle a la réputation d'être l'une des unités les plus difficiles à servir, toutes armées confondues. C'est aussi une organisation où les femmes sont strictement interdites.
Alors qu'elle acceptait n'importe qui, même ceux qui avaient un passé très trouble, la Légion n'accepte plus aujourd'hui dans ses rangs les personnes ayant un casier judiciaire ou qui sont recherchées par Interpol. Traditionnellement, cependant, toutes les nouvelles recrues de la Légion étrangère se voient remettre une nouvelle identité.
Le processus de sélection est rigoureux. Une recrue potentielle est soumise à une période d'évaluation psychotechnique, à des examens médicaux, à des tests de personnalité et à des entretiens de motivation. L'entraînement physique permet de tester les limites de la force et de l'endurance humaines.
S'il est sélectionné, le légionnaire se verra inculquer une attitude de "combat à mort", où la défaite n'est pas une option. On attend de lui qu'il fasse preuve d'une ténacité impitoyable au combat. La photo montre un membre du 2e régiment étranger d'infanterie portant un tatouage avec la devise de la légion "Marche ou Creve".
Une fois engagé, le légionnaire effectue un service obligatoire de cinq ans, après quoi il peut choisir de poursuivre sa carrière par le biais de contrats successifs dont la durée varie entre six mois et cinq ans.
Sources: (We Are The Mighty) (French Foreign Legion Information) (Britannica) (Forces.net)
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La Légion étrangère française est l'une des organisations militaires les plus redoutées au monde. C'est aussi l'une des plus mystérieuses. Unité d'élite de l'armée française, la Légion comprend environ 8 000 combattants volontaires recrutés dans de nombreux pays du monde. Les légionnaires peuvent s'attendre à être déployés dans des environnements difficiles, éloignés et souvent hostiles, et doivent faire preuve à tout moment d'une attitude de "combat jusqu'à la mort". La devise de la légion en dit long : "Marche ou crève". Mais qui sont ces soldats secrets, quelle est leur réputation et que faut-il faire pour rejoindre leurs rangs ?
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