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La kétamine et l'utilisation d'autres psychédéliques pour traiter les troubles mentaux sont devenus un sujet beaucoup plus courant au cours des dernières années. Cela est probablement dû, entre autres, au fait que l'utilisation clinique de ces substances pour traiter la dépression et l'anxiété résistant à d'autres thérapies donne une image bien différente de l'image typique de drogue festive à laquelle ces substances étaient associées par le passé. Mais quelle est l'avancée de la recherche sur les effets à long terme de ce type de thérapie et pourquoi tant de cliniques poussent-elles comme des champignons un peu partout ?
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La plupart des personnes qui ont entendu parler de la kétamine savent qu'il s'agit d'une drogue associée à la scène rave, où elle est consommée à des fins récréatives, ou alors comme tranquillisant pour chevaux.
Cependant, l'usage des psychédéliques est devenu plus courant ces dernières années. Les PDG, les fondateurs d'entreprises technologiques et les personnalités de la Silicon Valley ont popularisé l'usage de drogues autrefois taboues.
Ils invoquent des avantages tels que l'amélioration de la capacité cérébrale, de la concentration et de la créativité pour justifier leur consommation de ces drogues, qui les aident à conceptualiser des choses qui sortent de l'ordinaire.
La consommation de psychédéliques a augmenté chez les adultes au cours des 20 dernières années, et la valeur du marché devrait atteindre 8 milliards de dollars américains d'ici 2029.
Mais les psychédéliques comme la kétamine ne sont pas seulement utilisés pour stimuler la créativité et améliorer les affaires. On prétend également qu'ils contribuent à atténuer les symptômes de nombreux problèmes de santé mentale.
Elon Musk a publiquement critiqué l'utilisation d'antidépresseurs tout en exprimant son soutien à l'utilisation de la kétamine pour traiter les problèmes de santé mentale.
"La dépression est surdiagnostiquée aux États-Unis, mais pour certaines personnes, il s'agit vraiment d'un problème de chimie du cerveau", a tweeté Musk en 2023. "Mais zombifier les gens avec des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), c'est trop souvent le cas. D'après ce que j'ai vu chez des amis, la kétamine prise occasionnellement est une meilleure option."
La kétamine peut augmenter un neurotransmetteur du cerveau associé à l'humeur, appelé glutamate. La recherche a montré que la kétamine peut traiter les dépressions non psychotiques et résistantes aux traitements, aussi bien que la thérapie électroconvulsive.
De nombreux systèmes de santé ont étudié les effets de la kétamine sur la dépression. Il a été démontré que la kétamine réduit l'anxiété et la dépression chez les patients atteints de cancer.
Les médecins peuvent prescrire la kétamine pour des raisons psychiatriques. Elle peut avoir un impact sur l'humeur et les fonctions cognitives, et même sur la neuroplasticité, c'est-à-dire la capacité du cerveau à développer des schémas de pensée et des voies neuronales.
Mais si la kétamine est efficace pour certaines personnes, elle présente également une liste d'effets secondaires connus, notamment : dissociation, sédation, vertiges, hypertension, maux de tête, vision floue, anxiété, nausées et vomissements.
En ce qui concerne ses effets sur le traitement de la dépression, il a été démontré qu'il était plus efficace lorsqu'il était associé à d'autres traitements de santé mentale tels que la thérapie par la parole.
Les cliniques de kétamine sont apparues avec la montée en puissance de cette drogue dans le traitement de la dépression. Elles correspondent généralement aux apparences contemporaines du "bien-être".
Les autres drogues psychédéliques comme la MDMA et la psilocybine étant toujours illégales, la kétamine est devenue la norme en matière de thérapie assistée par les psychédéliques. La "Food and Drug Administration" est l'administration américaine des denrées alimentaires qui régule et approuve les substances.
L'utilisation de la kétamine a été approuvée il y a plusieurs décennies en tant qu'anesthésique, mais des recherches montrant son efficacité dans le traitement de la dépression ont conduit à l'approbation de l'eskétamine par la FDA en 2019.
L'eskétamine est une version inhalée du médicament qui doit être administrée dans le cabinet d'un médecin. Elle n'est approuvée que lorsque toutes les autres méthodes de traitement ont échoué.
Les cliniques de kétamine qui proposent le médicament sous forme de perfusion ou d'injection "non autorisées" ont vu le jour avant cette approbation, dans un secteur non réglementé, ce qui inquiète les médecins mais représente un investissement commercial pour ceux qui les financent.
Les prix varient entre 400 et 800 dollars américains par séance, et nombre d'entre eux ne sont pas pris en charge par les mutuelles.
Cependant, malgré le coût de ces traitements, certaines entreprises gérant des centres de traitement aux États-Unis ont complètement fermé leurs portes.
Dans la course à la commercialisation de la kétamine, des entreprises soutenues par des fonds d'investissement privés ont dû fermer des cliniques pour tenter de trouver des financements en dépit des pertes subies. Certaines ont fait faillite du jour au lendemain.
L'essor de la télésanté pourrait également y être pour quelque chose. Certaines de ces entreprises ont commencé à envoyer des ordonnances bon marché du médicament au domicile des patients, sans évaluation préalable.
Certaines entreprises qui proposent des thérapies à distance livrent dans des colis envoyés à domicile et à bas prix de la kétamine, accompagnée d'appels vidéo avec des thérapeutes, de méditations guidées, de masques de sommeil et d'informations.
Toutefois, des questions se posent quant à la sécurité de cette méthode d'administration. Il est compréhensible, compte tenu de la différence de prix, que certains choisissent cette option, mais elle comporte des risques.
De nombreuses personnes qui recherchent cette thérapie au départ se trouvent dans une position extrêmement vulnérable, et font parfois l'objet d'un marketing intensif concernant les traitements sur les réseaux sociaux.
Les thérapies à base de kétamine devraient être proposées en complément d'une psychothérapie, afin d'apporter un soutien en cas de réaction difficile au cours duquel l'utilisateur perdrait conscience et aurait l'impression de tomber de haut, ce que les anglophones appellent le "K-hole" (littéralement "trou K" en français).
Mais pour beaucoup, la possibilité de se rendre dans une clinique de kétamine et de payer des milliers d'euros pour un traitement n'est tout simplement pas envisageable. L'ironie du sort est que les personnes qui en ont le plus besoin sont souvent celles qui sont le moins en mesure de payer.
Le traitement à la kétamine n'est pas une panacée, et même lorsqu'elle est administrée dans de bonnes conditions et avec un accompagnement adapté, il est difficile de prédire qui va bien réagir au traitement et combien de temps il va durer.
Même en cas de résultat positif, il est recommandé d'assurer un soutien et un suivi afin que la personne qui reçoit le traitement bénéficie d'une continuité des soins.
En fin de compte, la thérapie assistée à base de kétamine induit une sensation d'apogée courte mais intense qui peut déclencher un effet de rémanence, accompagné de changements positifs ultérieurs dans la cognition et le comportement. Mais elle n'est pas sans risques. Demandez l'avis d'un professionnel si vous pensez que cette thérapie pourrait vous convenir.
Sources: (Fortune) (The Guardian) (NBC News) (Pacific Neuroscience Institute)
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