Les conditions météorologiques extrêmes observées dans le monde entier en 2024 ont poussé les scientifiques à déclarer une "crise climatique". Les précipitations inhabituelles, les vagues de chaleur, les sécheresses et les incendies de forêt ont ravagé des terres, détruit des biens et causé la mort de milliers de personnes. L'impact environnemental est également dramatique, avec des écosystèmes entiers menacés d'effondrement. Récemment, les inondations dévastatrices en Europe centrale n'ont fait qu'aggraver les conséquences du changement climatique. Mais quelles régions du monde sont les plus durement touchées par cette crise climatique ?
Découvrez dans cette galerie les zones les plus affectées.
Durant la majeure partie de l'année 2023, le bassin amazonien a été frappé par une sécheresse sans précédent, due à des précipitations faibles et des températures constamment élevées. Ces conditions ont persisté en 2024, avec de nombreux cours d'eau du bassin atteignant des niveaux historiquement bas.
A l'autre extrême, début janvier, une grande partie du nord de la France a été inondée suite à des précipitations intenses. L'Aa, comme plusieurs autres cours d'eau, a débordé, aggravant la situation.
En janvier 2024, sous l'effet d'un anticyclone, la Fennoscandie, incluant les péninsules scandinave et de Kola, la Finlande et la Carélie, a subi des températures glaciales. Le mercure est descendu jusqu'à -44°C(-47°F) dans certaines zones.
Entre le 13 et le 16 janvier, une tempête hivernale massive a frappé l'Amérique du Nord, causant d'importants dégâts mortels à travers les États-Unis. Plus de 30 personnes ont perdu la vie et les dégâts sont estimés à environ 2,8 milliards d’euros (3 milliards de dollars).
Le 4 février, une série d'incendies a éclaté dans le centre et le sud du Chili, où la sécheresse et des températures de 40 °C (104°F) ont facilité la propagation des flammes. Le bilan s'élève à 137 morts et les dégâts à environ 4,1 milliards d’euros (4,9 milliards de dollars).
Le 7 février, un glissement de terrain déclenché par des pluies intenses sur l'île de Mindanao, au sud des Philippines, a causé la mort de cinq personnes et blessé 31 autres. Le glissement de terrain a englouti deux bus et des habitations dans la région montagneuse de la province de Davao de Oro.
Fin février, le gouvernement pakistanais a déclaré l'état d'urgence après des pluies torrentielles qui ont inondé de vastes parties du pays, affectant des régions telles que le Sindh, le Baloutchistan, le Khyber Pakhtunkhwa et le Gilgit-Baltistan. Plus de 100 personnes ont perdu la vie, et les infrastructures ont subi d'importants dommages.
À la mi-février, une vague de chaleur humide a frappé l'Afrique de l'Ouest, avec un indice de chaleur atteignant en moyenne 50 °C (122°F). Au Nigeria, les hôpitaux ont signalé une augmentation des maladies liées à la chaleur, et de nombreuses personnes ont rapporté des nuits presque insupportables en raison des températures élevées.
En Afghanistan, début mars, des pluies d'une intensité inhabituelle pour la saison ont provoqué des inondations soudaines, exacerbant les difficultés du pays, qui fait face à des conditions météorologiques de plus en plus extrêmes. Plus de 1 000 personnes ont trouvé la mort, et des milliers d'autres se sont retrouvées sans abri.
Du 7 au 13 mars, des pluies de mousson ont frappé l'ouest de Sumatra en Indonésie, causant des inondations soudaines qui ont tué 70 personnes et déplacé plus de 4 000 habitants. Le 11 mai, un lahar, un écoulement de lave froide provenant du mont Marapi, a encore aggravé la situation.
Le 12 mars, une série de tempêtes violentes aux États-Unis a généré des grêlons de la taille de balles de baseball et plus de 20 tornades dans le Midwest, causant des dégâts matériels massifs et des pertes humaines. En Californie, la Sierra Nevada a été frappée par des conditions de blizzard accompagnées de rafales atteignant 305 km/h (190 mph).
La France a de nouveau subi de graves inondations en mars, cette fois dans l'ouest du pays, où la Vienne a débordé à Chinon, entraînant l'évacuation de plus d'une centaine de personnes.
Le 4 avril, la tempête Kathleen a frappé l'Irlande et le Royaume-Uni, avec des rafales allant de 65 à 95 km/h (40-60 mph), générant de grosses vagues sur les côtes ont été enregistrées en Irlande, Irlande du Nord, en Écosse et dans les régions nord de l'Angleterre.
L'un des phénomènes météorologiques extrêmes les plus étranges de 2024 a été la pluie sans précédent qui s'est abattue sur les Émirats arabes unis le 16 avril, la plus importante depuis 75 ans. Les eaux de crue ont fermé de nombreuses routes et autoroutes et perturbé les vols à l'aéroport international de Dubaï, l'une des plates-formes les plus fréquentées au monde pour les voyages internationaux.
Le 28 avril, des conditions météorologiques extrêmes se sont abattues sur le cœur industriel de la Chine lorsqu'une tornade a traversé la ville de Guangzhou, faisant cinq morts et endommageant environ 140 usines.
Du 29 avril au mois de mai, de graves inondations causées par des pluies torrentielles et des tempêtes ont dévasté certaines parties de l'État du Rio Grande do Sul, dans le sud du Brésil. Ce déluge sans précédent a provoqué de nombreux glissements de terrain et l'effondrement d'un barrage, et a coûté la vie à au moins 170 personnes. Les dégâts ont été estimés à environ 3,3 milliards d'euros (3,7 milliards de dollars).
En mai, l'Inde a été frappée par une vague de chaleur extrême qui a duré plusieurs semaines. La ville de Churu, dans l'État du Rajasthan, a enregistré une température de 50°C (122°F), la plus élevée du pays en huit ans.
Dans une autre partie du monde, la première semaine de mai a été marquée par des inondations dévastatrices au Kenya. On estime à 267 le nombre de personnes décédées dans le déluge qui a frappé plusieurs régions du pays. La réserve nationale de Maasai Mara a été l'une des infrastructures touchées. Plusieurs lodges ont été inondés, laissant les touristes bloqués avec la population locale.
Les incendies de forêt de 2024 au Canada ont commencé comme une extension des incendies de forêt record de 2023. Au début du mois de mai, de grands incendies avaient éclaté en Alberta, en Colombie-Britannique et au Manitoba. Plus tard, la Saskatchewan, les Territoires du Nord-Ouest et Terre-Neuve-et-Labrador ont également été ravagés par les flammes. West Jasper, en Alberta, a été complètement détruit. Si la foudre et la négligence sont à l'origine de la majorité des incendies de forêt, les scientifiques en ont déduit que la crise climatique avait multiplié par deux les risques d'incendies de forêt au Canada, les conditions météorologiques chaudes et propices aux incendies jouant un rôle majeur à cet égard.
Le 19 mai, les États-Unis ont été touchés par une série d'événements météorologiques extrêmes, avec 247 tornades et des derechos (rafales descendantes) balayant le Midwest et la vallée du Mississippi. Ces tempêtes ont causé la mort de 21 personnes et des dommages estimés à 6,8 milliards d’euros (7,3 milliards de dollards).
Entre le 14 et le 19 juin, lors du pèlerinage du Hajj à La Mecque, 1 300 personnes seraient mortes à cause d'une chaleur extrême, avec des températures atteignant 51°C (125°F).
Une chaleur extrême et persistante a également envahi certaines régions du Mexique, qui se trouvaient sous une vaste région de haute pression persistante, connue sous le nom de "dôme de chaleur". Au moins 125 personnes sont mortes des suites de la chaleur. La sécheresse qui en a résulté a décimé les stocks de poissons en asséchant les lacs, les lagunes et les rivières.
Des pluies torrentielles ont frappé la Suisse tout au long du mois de juin, entraînant des coulées de boue et des glissements de terrain qui ont fait 18 victimes et gravement endommagé les infrastructures de transport.
En juin, le Pantanal, la plus grande zone humide du monde, située au Brésil, a connu des incendies de forêt dévastateurs alimentés par des conditions exceptionnellement chaudes et sèches. Ces incendies ont détruit plus de 1,3 million d'hectares.
Le 6 juillet, un glissement de terrain massif a frappé une mine d'or illégale à Bone Bolango, en Indonésie, après de fortes pluies, causant d'importants dégâts.
En juillet, des températures caniculaires ont ravagé des pays méditerranéens comme la Grèce, l'Italie, l'Espagne et le Maroc, faisant au moins 23 morts et alimentant des incendies de forêt destructeurs.
Le 30 juillet, des glissements de terrain meurtriers ont touché le Kerala, en Inde, causant des centaines de décès. La déforestation, la sismicité et le réchauffement climatique ont été identifiés comme des facteurs en cause du désastre.
Le typhon Gaemi, ou super typhon Carina aux Philippines, a balayé la région du Pacifique occidental fin juillet, touchant Taiwan, les Philippines et la Chine continentale.
En août, la sécheresse et les incendies de forêt ont continué de ravager le Brésil, enveloppant la capitale de São Paulo et d'autres villes sous un épais nuage de fumée.
En août, des précipitations extrêmement abondantes ont été enregistrées en Inde, surpassant de 30 % celles de l'année précédente. Les États du Rajasthan, Tripura et Gujarat ont été particulièrement touchés.
En août, l'est des États-Unis a reçu plus de pluie que d'habitude, notamment les régions touchées par l'ouragan Debby, qui a provoqué des inondations généralisées en Floride, en Géorgie, en Caroline du Nord, en Caroline du Sud et en Virginie.
Au Japon, 2024 s'avère être l'année la plus chaude que le pays ait jamais connue. Si El Niño est en partie responsable de la canicule, des températures telles que les 31 °C (87°F) enregistrés à Itoigawa, dans la préfecture de Niigata, tout au long du mois d'août, témoignent de la chaleur implacable qui a régné dans le pays pendant cette période.
En septembre, des inondations généralisées ont détruit des bâtiments en Europe centrale, de l'Autriche à la Roumanie. Ces précipitations sans précédent n'ont pas surpris les climatologues, qui avaient déjà prédit qu'un événement de cette ampleur et de cette intensité était à prévoir en raison du changement climatique.
En septembre, des inondations sans précédent ont frappé l'Europe centrale, dévastant des régions d'Autriche jusqu'à la Roumanie. Le gouvernement a dû déclarer l'état de catastrophe naturelle.
Le Nigeria a connu ses pires inondations depuis 30 ans après que des pluies exceptionnellement fortes ont provoqué l'effondrement d'un barrage le 10 septembre. Un mur d'eau a submergé Maiduguri, la capitale de l'État de Borno, et a fait s'effondrer les murs d'un établissement pénitentiaire, permettant l'évasion de 300 prisonniers.
Le Portugal a déclaré l'état de calamité à la mi-septembre lorsque plus de 100 incendies de forêt ont fait rage dans les régions du nord et du centre du pays, dévorant les terres et les biens et causant plusieurs morts, dont un certain nombre de pompiers qui ont péri en luttant contre les flammes. Bien que des incendies criminels soient soupçonnés dans certains cas, les températures élevées et le vent ont contribué à la destruction.
Sources : (Climate Council) (World Weather Attribution) (DW) (The Guardian) (Associated Press) (National Centers for Environmental Information) (France 24) (Reuters) (Carbon Brief) (Copernicus Climate Change Service)
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Les conditions météorologiques extrêmes observées dans le monde entier en 2024 ont poussé les scientifiques à déclarer une "crise climatique". Les précipitations inhabituelles, les vagues de chaleur, les sécheresses et les incendies de forêt ont ravagé des terres, détruit des biens et causé la mort de milliers de personnes. L'impact environnemental est également dramatique, avec des écosystèmes entiers menacés d'effondrement. Récemment, les inondations dévastatrices en Europe centrale n'ont fait qu'aggraver les conséquences du changement climatique. Mais quelles régions du monde sont les plus durement touchées par cette crise climatique ?
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