La classification des ouragans remonte au milieu du 20ᵉ siècle. Afin de mieux comprendre la nature destructrice des tempêtes, les premiers météorologues ont tenté de les différencier en fonction de leur intensité, ce qui a conduit à l'élaboration d'un système de classification structuré.
Avant la mise en place de ce système officiel, les tempêtes étaient identifiées principalement en fonction de la région touchée et de la date à laquelle elles se produisaient. Il n'existait pas de méthode standardisée, mais les météorologues ont commencé à enregistrer la pression atmosphérique, la vitesse des vents et les dommages qu'elles provoquaient.
L'ouragan de Galveston, l'une des catastrophes naturelles les plus meurtrières aux États-Unis, a causé la mort de près de 12 000 personnes et des dommages équivalents aujourd'hui à près de 1,16 milliard d'euros (1,25 milliard de dollars). Cette tragédie a mis en lumière l'urgence d'améliorer les systèmes d'alerte et de classification des tempêtes.
En 1971, l'ingénieur civil Herbert Saffir et le météorologue Robert Simpson ont mis au point l'échelle des vents d'ouragan de Saffir-Simpson. Cette échelle classe les ouragans en fonction de la vitesse des vents, qui est l'aspect le plus facilement mesurable.
La vitesse des vents a été retenue comme principal indicateur, car elle est directement liée à la capacité de destruction d'une tempête. De plus, elle peut être mesurée de façon uniforme dans différentes régions, facilitant un langage universel pour décrire l'intensité des tempêtes.
La vitesse et la pression du vent sont mesurées grâce à un instrument appelé anémomètre, utilisé depuis sa création au 15ᵉ siècle par les météorologues du monde entier.
Pour qu'un cyclone tropical soit considéré comme étant un ouragan, les vents soutenus doivent atteindre une moyenne de 119 km/h (74 mph) sur une minute et également générer des vagues de 10 mètres (32,8 pieds) au-dessus de la surface de l'eau.
Avant d'être classé comme étant un ouragan, un cyclone tropical passe par une phase de dépression tropicale, la forme la plus faible avec des vents soutenus atteignant 62 km/h (38 mph). Même si elles sont moins puissantes, ces dépressions peuvent provoquer des inondations et des dégâts, surtout si elles stagnent sur la surface terrestre.
Lorsque les vents soutenus atteignent entre 63 et 118 km/h, une dépression tropicale devient une tempête tropicale. Moins destructrices que les ouragans, ces tempêtes peuvent tout de même entraîner des précipitations importantes et des vents violents. Découvrez l'échelle de classification des ouragans dans les prochaines diapositives.
L'échelle de Saffir-Simpson est divisée en cinq catégories en fonction de la vitesse des vents, classées de 1 à 5 selon leur intensité et leur potentiel de destruction. Cette échelle permet aux météorologues de mieux communiquer la gravité des tempêtes à venir au grand public.
Les vents vont de 119 à 153 km/h (74-95 mph). Considérés comme les moins graves, ces ouragans peuvent néanmoins provoquer des coupures d'électricité, des inondations mineures et l'érosion des côtes.
Les vents vont de 154 à 177 km/h (96-110 mph). Ils peuvent causer des dommages plus importants, notamment aux toitures, aux arbres et aux maisons mal construites.
Les vents vont de 178 à 208 km/h (111-129 mph). Considérés comme "ouragans majeurs", ces tempêtes peuvent endommager gravement les infrastructures et provoquer des coupures de courant généralisées.
Les vents vont de 209 à 251 km/h (130-156 mph). Ces tempêtes peuvent provoquer des dégâts catastrophiques, détruire des communautés entières et ravager l'environnement.
Les vents sont supérieurs à 252 km/h (157 mph). Cette catégorie représente les ouragans les plus destructeurs, capables de provoquer des pertes humaines massives et d'éradiquer pratiquement toute végétation ou infrastructure sur leur passage.
L'ouragan Patricia, avec ses vents atteignant 345 km/h (215 mph et 185 nœuds), est le cyclone tropical le plus puissant jamais enregistré. Ce phénomène de catégorie 5 a frappé le Mexique en 2015, faisant seulement 13 victimes grâce à des mesures d'évacuation efficaces.
Bien que l'échelle de Saffir-Simpson se base principalement sur la vitesse du vent, l'onde de tempête (l'élévation du niveau de la mer pendant un ouragan) est l'une des composantes les plus meurtrières.
Avant l'échelle de Saffir-Simpson, l'échelle de Beaufort, créée au 19ᵉ siècle, était utilisée pour décrire la vitesse des vents, principalement pour les marins. Elle a ensuite servi aux météorologues pour évaluer les risques liés les tempêtes.
L'arrivée des satellites météorologiques dans les années 1960 a transformé la surveillance des cyclones, tempêtes et ouragans. Ces satellites offrent des images et des données en temps réel sur le développement et la trajectoire des tempêtes, permettant ainsi des prévisions plus précises.
Malgré son utilité, certains scientifiques estiment que l'échelle de Saffir-Simpson simplifie trop les ouragans. Ils plaident pour une prise en compte de l'onde de tempête, des précipitations, voire de la densité de population touchée, et proposent même l'ajout d'une catégorie 6 pour des vents dépassant 290 km/h (180 mph).
Les tornades sont quant à elles mesurées par l'échelle de Fujita, qui va de F0 à F5. Cette échelle, utilisée aux États-Unis, a été remplacée en 2007 par l'échelle de Fujita améliorée, plus précise.
L'échelle de Saffir-Simpson s'applique uniquement aux tempêtes de l'Atlantique et du Pacifique Nord-Est. D'autres régions du monde, comme le Japon ou l'Australie, utilisent des systèmes de classification différents basés sur la vitesse des vents ou d'autres critères.
Les cyclones tropicaux qui se forment dans l'hémisphère nord entre le 180ᵉ méridien (l'antiméridien) et la Thaïlande sont surveillés par l'Agence de météorologie japonaise. Les cyclones sont classés soit en tempêtes tropicales, soit en typhons, plus extrêmes, chaque classification étant divisée en trois catégories d'intensité croissante.
Les cyclones tropicaux dans le nord de l'océan Indien sont surveillés par le département météorologique de l'Inde à New Delhi. L'échelle du département utilise sept classifications différentes pour les tempêtes et les cyclones qui proviennent de la mer d'Arabie reçoivent le suffixe "A", tandis que ceux qui proviennent du golfe du Bengale reçoivent le suffixe "B".
Dans l'hémisphère sud, les cyclones à l'est de l'Afrique sont surveillés par le centre des cyclones tropicaux de La Réunion, qui est supervisé par l'administration météorologique française Météo-France. Leur système à sept échelles est utilisé dans divers territoires français, dont la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française.
Les cyclones tropicaux qui se forment dans l'hémisphère sud de l'océan Pacifique sont surveillés par plusieurs centres en Australie, aux Fidji, en Nouvelle-Zélande et en Indonésie. Le Bureau de météorologie australien utilise une échelle de cinq points qui mesure les cyclones en fonction de la vitesse des vents soutenus sur 10 minutes plutôt que sur une minute.
Les ouragans se forment au-dessus des eaux océaniques dont la température dépasse les 26,5 °C (80 °F). Le processus débute lorsque l'air chaud et humide s'élève, créant une basse pression. Ce mouvement déclenche la formation de nuages et libère de la chaleur qui alimente la tempête.
L'effet de Coriolis, dû à la rotation de la Terre, fait tourner ces tempêtes. Dans l'hémisphère nord, elles tournent dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, et dans l'hémisphère sud, dans le sens des aiguilles d'une montre. De plus, les ouragans se déplacent généralement d'est en ouest dans les deux hémisphères.
Lorsque les ouragans se déplacent au-dessus d'eaux ou de terres plus froides, ils perdent leur principale source d'énergie : l'eau chaude. L'augmentation du cisaillement du vent ou de l'air sec peut également perturber l'organisation de la tempête, ce qui l'affaiblit et finit par la dissiper.
Sources : (National Weather Service) (National Oceanic and Atmospheric Administration) (National Hurricane Center) (Britannica)
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Le ciel s'assombrit et les vents s'intensifient au-dessus de l'océan : ce qui, au départ, semblait n'être qu'une brise tropicale inoffensive peut rapidement se transformer en un monstre de puissance et de destruction, capable de déraciner les arbres, d'inonder les villes et de remodeler les côtes. Les ouragans sont parmi les forces les plus dévastatrices de la planète, mais leur intensité est variable. Les météorologues utilisent des systèmes soigneusement conçus pour mesurer, classer et prévoir la trajectoire de ces titans climatiques.
Entre une tempête mineure et un ouragan catastrophique, la compréhension et la catégorisation des tempêtes tropicales peuvent faire la différence entre la vie et la mort. Mais que signifient exactement ces différentes catégories ? Tous les pays utilisent-ils le même système ? Cliquez sur la galerie pour le découvrir.
Que signifient les catégories d'ouragans ?
Ce système est d'un grand recours depuis des décennies
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