Le déni de grossesse est un phénomène aussi surprenant que méconnu. Il se produit lorsqu'une femme enceinte refuse d’admettre sa grossesse, parfois jusqu’au moment de l’accouchement. Pour ceux qui n’y ont jamais été confrontés, il peut sembler difficile à concevoir, et pourtant, il s’agit d’une réalité bien plus fréquente qu’on ne le pense.
Longtemps négligé par la recherche, ce sujet commence à être mieux étudié. De plus en plus d’experts tentent de comprendre les raisons derrière ce phénomène et d’identifier les femmes qui y sont le plus vulnérables.
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Le déni de grossesse est un trouble psychologique dans lequel une femme enceinte refuse de reconnaître sa grossesse.
Le déni de grossesse est plus fréquent aux premiers stades de la grossesse. On estime qu'à 20 semaines, une femme sur 475 en serait atteinte.
Cependant, à l’approche de l’accouchement, le déni de grossesse devient plus rare, touchant environ une femme sur 2 500.
Le déni de grossesse peut être de nature psychotique ou non psychotique, cette seconde catégorie regroupant plusieurs formes distinctes du phénomène.
Pendant longtemps, le déni de grossesse est resté un mystère pour les scientifiques, mais les recherches commencent peu à peu à lever le voile sur ce phénomène et ses causes.
Le déni de grossesse psychotique se manifeste chez des femmes souffrant de troubles psychiatriques chroniques, comme la schizophrénie, qui perdurent durant la grossesse.
Dans le cas d’un déni de grossesse psychotique, la femme peut alterner entre l’acceptation de sa grossesse et son refus total.
Lorsqu'elle est en phase de déni, elle rejette l'idée que les symptômes qu'elle ressent puissent être liés à sa grossesse.
Le déni de grossesse non psychotique se décline en trois formes principales. La première, le déni "envahissant", se caractérise par une incapacité totale à prendre conscience de la grossesse, comme si cette réalité n’existait tout simplement pas.
La deuxième forme, le déni "affectif", se manifeste lorsque la femme reconnaît sa grossesse, mais reste totalement détachée sur le plan émotionnel, comme si cela ne la concernait pas.
Dans le déni "affectif", la femme peut adopter un comportement d’indifférence, refusant de prendre soin d’elle-même et du fœtus, comme si la grossesse n’existait pas.
Enfin, le déni "persistant" désigne les cas où une femme refuse d’admettre sa grossesse jusqu’au troisième trimestre.
Les causes du déni de grossesse restent encore floues pour les scientifiques, mais il serait lié à une incapacité à s’adapter aux changements et aux exigences qu’implique une grossesse.
La grossesse entraîne des transformations physiques et des exigences nouvelles. L’incapacité à s’y adapter peut engendrer une angoisse profonde quant à la capacité à s’occuper d’un enfant.
Dans les cas les plus extrêmes, ces doutes et ces peurs pourraient mener une femme à nier totalement sa grossesse.
Selon les recherches, certains facteurs peuvent accroître le risque pour une femme de vivre un déni de grossesse.
Les recherches suggèrent que les jeunes femmes, ainsi que celles qui attendent leur premier enfant, sont particulièrement vulnérables au déni de grossesse.
Les recherches révèlent également que le déni de grossesse est plus fréquent chez les femmes disposant d’un faible soutien social, ayant des antécédents de toxicomanie ou souffrant de troubles psychiatriques.
Il est à noter que la présence de ces facteurs n’est en aucun cas une condition obligatoire. Une femme peut tout à fait vivre un déni de grossesse sans présenter aucun de ces éléments.
Dans certains cas, d’autres éléments peuvent entrer en jeu, comme une grossesse non désirée ou un emploi valorisant mais difficilement conciliable avec une maternité.
Le déni de grossesse peut avoir de graves conséquences pour la mère et l’enfant, allant de l’absence de suivi prénatal à un risque de négligence du nouveau-né.
Cependant, le déni de grossesse est particulièrement difficile à repérer, car la femme elle-même refuse que sa grossesse soit reconnue.
Selon une étude, près de quatre femmes sur dix en situation de déni de grossesse avaient consulté un médecin pour des symptômes comme des nausées ou des douleurs abdominales, sans que leur grossesse ne soit diagnostiquée.
C’est pourquoi les médecins sont de plus en plus incités à envisager systématiquement une grossesse chez toutes les femmes en âge de procréer présentant des symptômes évocateurs.
Cela devrait s’appliquer même si la patiente affirme avec insistance qu’une grossesse est impossible.
Dans les cas de déni persistant, une prise en charge psychiatrique en urgence est nécessaire afin de prévenir tout risque d’infanticide. Dans les formes psychotiques, la mère peut même intentionnellement attenter à la vie de son bébé.
Même en l'absence de déni psychotique, une mère peut involontairement causer la mort de son enfant par négligence ou en l’exposant à des conditions dangereuses.
Dans tous les cas de déni de grossesse, un accompagnement est nécessaire pour aider la future mère à prendre conscience de sa situation et à affronter ses difficultés.
Le soutien familial et social joue un rôle essentiel, et une formation aux compétences parentales est vivement recommandée. Par ailleurs, tout trouble psychiatrique sous-jacent doit être pris en charge de manière appropriée.
Après la naissance du bébé, un suivi régulier est indispensable afin que les médecins puissent veiller à la santé et au développement tant de la mère que de l’enfant.
Sources: (News Medical)
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BIEN-ÊTRE Condition
Le déni de grossesse est un phénomène aussi surprenant que méconnu. Il se produit lorsqu'une femme enceinte refuse d’admettre sa grossesse, parfois jusqu’au moment de l’accouchement. Pour ceux qui n’y ont jamais été confrontés, il peut sembler difficile à concevoir, et pourtant, il s’agit d’une réalité bien plus fréquente qu’on ne le pense.
Longtemps négligé par la recherche, ce sujet commence à être mieux étudié. De plus en plus d’experts tentent de comprendre les raisons derrière ce phénomène et d’identifier les femmes qui y sont le plus vulnérables.
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