Bien que l’usage de l’argent liquide diminue à travers le monde, il reste le moyen de paiement le plus concret et le plus difficile à tracer. Chaque année, les banques centrales impriment de nouveaux billets… et les faussaires en font autant. Si la contrefaçon tend à reculer, elle demeure un enjeu majeur.
Pour évaluer son ampleur, on utilise une unité de mesure appelée parties par million (ppm), qui indique le nombre de faux billets détectés pour un million de vrais. Quelles sont les devises les plus ciblées par les faussaires ? Découvrez-les dans cette galerie.
L’année la plus critique pour la Malaisie a été 2015, avec un taux de 1,9 ppm. Toutefois, le pays a réussi à le faire chuter à 0,3 ppm en 2022. En mars 2025, le ringgit malaisien affiche un taux de contrefaçon de 1,6 ppm.
Une affaire survenue en 2023, impliquant 3 868 faux billets de ringgit, serait à l’origine de la hausse du taux de contrefaçon.
Les billets malaisiens intègrent plusieurs dispositifs de sécurité, dont des filigranes en 3D, une impression en relief, un fil de sécurité à couleur changeante et des fenêtres transparentes.
En 2015, le dollar australien a connu une vague massive de contrefaçon, atteignant plus de 30 ppm. Heureusement, les autorités ont réussi à démanteler plusieurs réseaux de faux-monnayeurs, tandis que la montée des paiements dématérialisés a contribué à faire baisser ce taux.
Jusqu’en 2020, le billet de 50 dollars était le plus contrefait en Australie. Il a ensuite été dépassé par celui de 100 dollars.
Avec un taux actuel de 6,7 ppm, la contrefaçon monétaire est devenue plus difficile en Australie. Le billet de 100 dollars intègre désormais plusieurs dispositifs de sécurité, dont des couleurs changeantes, des effets 3D et une image de chouette qui semble battre des ailes et changer de teinte.
À la fin des années 1990 et au début des années 2000, le Canada a été submergé par la contrefaçon de billets. En 2004, le pays a atteint un pic impressionnant de 470 ppm.
En 2011, la Banque du Canada a opéré un changement majeur avec des résultats spectaculaires : elle a remplacé le papier par du plastique pour la fabrication de ses billets.
Selon la Gendarmerie royale du Canada (GRC), cette transition a permis de réduire la contrefaçon de 74 % en 2015. Avant l’introduction des billets en polypropylène, la GRC recevait environ 45 000 billets suspects par mois. Après 2015, ce nombre est tombé à environ 1 500 par mois.
D’après la Banque de réserve d’Afrique du Sud (SARB), le pays affichait un taux de 5,68 ppm entre 2020 et 2021. Ce chiffre a depuis augmenté, mais reste inférieur à 12 ppm.
En 2023, de nouveaux billets ont été introduits, intégrant des dispositifs de sécurité avancés, comme des filigranes représentant la tête des animaux emblématiques.
Parmi les autres dispositifs de sécurité, on trouve une bande de protection à couleur changeante et des marquages en relief. Cette technologie crée également une illusion de mouvement sur certains motifs des billets.
En 2021, la Banque centrale des Philippines a signalé un taux de contrefaçon de 7,9 ppm. Cette année-là, 19 personnes ont été inculpées pour fraude.
En 2023, 25 personnes ont été arrêtées pour falsification de pesos philippins. Depuis, le taux de contrefaçon a grimpé à 12,2 ppm.
Désormais fabriqués en polymère plutôt qu’en papier, les billets sont plus difficiles à falsifier. Ils intègrent des points tactiles, des éléments métalliques et des effets de couleur changeants selon l’angle de vue.
La contrefaçon est en forte hausse dans le pays. En 2024, la Banque de réserve de Nouvelle-Zélande a signalé une augmentation de 300 % par rapport aux deux années précédentes.
Le taux de contrefaçon est passé de 3,64 ppm en 2022 à 14,34 ppm en 2024. Le billet de 50 dollars néo-zélandais est le plus falsifié.
La banque estime que la baisse de l'utilisation de l'argent liquide a rendu les gens moins familiers avec les billets, facilitant ainsi la contrefaçon.
Monnaie utilisée par 20 pays européens, l’euro est l’une des devises les plus répandues au monde. Son volume de circulation élevé en fait une cible de choix pour les faussaires.
En 2023, la Banque centrale européenne a retiré 467 000 faux billets de la circulation, portant le taux de contrefaçon à 16 ppm.
Les billets de la série Europe intègrent plusieurs dispositifs de sécurité, dont des filigranes, un fil de sécurité et des hologrammes portrait.
Avec un taux d’environ 25 ppm, la livre sterling fait partie des devises les plus contrefaites.
Le passage des billets en papier aux billets en polymère a contribué à réduire la contrefaçon, selon la Banque d’Angleterre.
Les billets intègrent des hologrammes complexes, difficiles à reproduire. Sur le billet de 50 £, par exemple, l’image alterne entre le chiffre "50" et le symbole "£".
Probablement la monnaie la plus contrefaite au monde, le dollar américain est aussi l’une des plus utilisées, ce qui en fait une cible privilégiée pour les faussaires. Toutefois, le gouvernement américain divulgue rarement des chiffres précis à ce sujet.
Le dernier rapport officiel remonte à 2006, révélant qu’un billet sur 10 000 était falsifié. D’après la Réserve fédérale, en 2025, cette proportion serait tombée à un billet sur 80 000.
On estime qu’entre 70 et 200 millions de dollars en faux billets circulent à travers le monde. À noter que ce chiffre inclut les faux billets utilisés dans les films et séries télévisées.
À la différence d’autres pays, les États-Unis continuent d’émettre des billets en papier. Toutefois, ils sont dotés de plusieurs dispositifs de sécurité, tels que des filigranes et des motifs changeant de couleur.
Fait surprenant : le logiciel Adobe Photoshop intègre un système de détection qui empêche l’ouverture d’images représentant des billets américains afin de prévenir la contrefaçon.
Sources: (Love Money) (Central Banking)
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Un tour d’horizon des devises les plus ciblées par les faussaires
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Bien que l’usage de l’argent liquide diminue à travers le monde, il reste le moyen de paiement le plus concret et le plus difficile à tracer. Chaque année, les banques centrales impriment de nouveaux billets… et les faussaires en font autant. Si la contrefaçon tend à reculer, elle demeure un enjeu majeur.
Pour évaluer son ampleur, on utilise une unité de mesure appelée parties par million (ppm), qui indique le nombre de faux billets détectés pour un million de vrais. Quelles sont les devises les plus ciblées par les faussaires ? Découvrez-les dans cette galerie.