Vous a-t-on déjà posé ces questions-là ? : "
Pourquoi dites-vous cela ?", "Quel est le problème principal ?", "Que pourrions-nous supposer à la place ?", "Quelles sont les autres façons d'aborder cette question ?", ...
Ces questions-ci ne sont que des exemples qui peuvent nous aider à examiner nos idées. En effet, ce type de questions n'a pas pour but d'interroger les gens pour le plaisir, mais plutôt de découvrir la logique et les hypothèses qui sous-tendent l'argumentation d'une personne. Cette méthode, communément appelée méthode socratique, du nom du grand professeur et philosophe grec Socrate, encourage la pensée indépendante et critique pour aborder la résolution de problèmes par l'examen.
Bien que certains craignent la méthode socratique en raison de son caractère conflictuel, son approche unique a traversé des siècles de réflexion philosophique parce qu'elle continue d'offrir un moyen accessible de décortiquer des idées complexes. Pour en savoir plus sur cette tradition intellectuelle, cliquez sur la galerie suivante !
Socrate était célèbre grâce aux travaux de ses élèves, principalement Platon. Le fondateur de la philosophie occidentale était un personnage très controversé dans la Grèce antique.
Socrate est célèbre pour avoir affirmé qu'il ne savait rien d'important et qu'il n'avait jamais rien enseigné. Il a utilisé une méthode d'engagement intellectuel profond par le biais d'un style de questionnement unique.
Le format, qui consistait en un dialogue sous forme de questions et de réponses, visait à examiner une question dans sa globalité. Souvent, cela conduisait à une sorte d'impasse, dans laquelle une conclusion fixe ne pouvait jamais être atteinte et où la base d'un argument devait être réexaminée.
Sa déclaration sur sa propre ignorance était quelque chose qu'il cherchait à inspirer aux autres. En effet, lorsque nous reconnaissons tout ce que nous ne savons pas (ou que nous ne savons vraiment rien), nous pouvons commencer le processus de la philosophie.
Socrate était controversé dans la société athénienne, car sa forme de questionnement conflictuel laissait souvent les gens se sentir ridicules ou embarrassés, car le format dévoilait rapidement les faiblesses de la logique.
Étant connu pour son mépris de l'autorité, il a été condamné à la mort par le poison pour "impiété" et "corruption de la jeunesse".
Malgré son héritage durable, ce qui le rend particulièrement unique en tant que philosophe, c'est qu'il n'a jamais écrit de texte. En d'autres termes, tout ce que nous savons de ses enseignements provient des récits de ses élèves et des élèves de ses élèves.
Les textes produits par les élèves de Socrate sont rédigés sous la forme d'un dialogue entre eux. D'ailleurs, logos sokratikos ("dialogues socratiques") est devenu un genre littéraire à part entière.
La question de savoir si des auteurs comme Platon ont fidèlement consigné leurs dialogues avec Socrate ou s'ils se sont contentés d'inventer des dialogues fictifs imitant le style de Socrate fait l'objet d'un vaste débat...
La méthode socratique a toutefois conservé sa valeur et sa perspicacité pendant plus de 2 000 ans dans les efforts pour parvenir à la "vérité" d'un sujet particulier.
Le principe de la méthode socratique consiste à examiner une question sous différents angles : dans le dialogue, personne n'est "expert" ou "détenteur de la vérité". Au contraire, chaque participant est l'acteur d'un dialogue partagé.
Une partie, dans le contexte de la classe, généralement un rôle retenu pour l'enseignant, pose des questions qui incitent à la réflexion. Les élèves répondent en posant leurs propres questions. Ce dialogue va et vient.
L'objectif n'est pas d'arriver à une conclusion fixe, mais plutôt d'aborder les complexités d'une question particulière, de mettre en évidence les incertitudes et d'affronter les aspects difficiles.
L'objectif n'est pas d'intimider l'une ou l'autre des parties, mais plutôt d'avoir un dialogue ouvert. Personne ne sait où les questions mèneront, mais elles permettent d'explorer un sujet en profondeur.
La première étape consiste à poser des questions de clarification. Il peut s'agir de demander des définitions ou des explications spécifiques sur des termes ou des concepts.
Ensuite, Socrate pose une série de questions visant à identifier les contradictions ou les lacunes de raisonnement dans les réponses de la personne interrogée. Cette étape incite souvent les gens à reconsidérer leurs propres positions.
L'identification des incohérences dans les arguments et la logique des personnes n'a pas pour but de provoquer un la surprise, le "a-ha!", mais plutôt d'encourager une auto-réflexion critique et indépendante.
Dans le guide de l'Université du Connecticut sur la manière de poser des questions socratiques, six catégories de questions sont définies : les questions de clarification, les questions d'hypothèse, les questions d'approfondissement, les questions d'implication et de conséquences, les questions de point de vue et de perspective, et la remise en question de la question.
Elles comprennent des exemples tels que "Pourquoi dites-vous cela ?" ou encore, "Pourriez-vous développer davantage ce point ?".
Celles-ci peuvent inclure : "Comment pouvez-vous vérifier cette hypothèse ?" ou bien "Pourquoi cette hypothèse a-t-elle été émise ?".
Elles peuvent être : "De quelles autres informations avons-nous besoin ?", ou "Quel raisonnement avez-vous suivi pour arriver à cette conclusion ?".
Ces questions peuvent inclure : "Qu'est-ce que vous sous-entendez ?" ou encore "Quelles sont les généralisations possibles ?".
Elles peuvent être du type : "Comment le groupe X réagirait-il à cette situation et pourquoi ?", ou "Comment le groupe X réagirait-il à cela et pourquoi ?" et encore "Qui bénéficie de cette conclusion ?".
Oui, on peut se l'avouer, c'est un peu fort... Mais cela peut être : "Quel est l'objectif de cette question ?" ou aussi "Pourquoi cette question est-elle importante ?".
Dans le livre de Platon "Apologie de Socrate", ce dernier illustre comment cette approche met en évidence les lacunes de la pensée et de la logique des gens afin de les aider à mieux comprendre leurs propres arguments.
La méthode de Socrate a inspiré des générations de philosophes. Thomas d'Aquin (photo), René Descartes et John Locke ne sont que quelques exemples de philosophes célèbres qui ont utilisé des méthodes présentant des similitudes avec cette forme de questionnement.
Cette méthode a également été appliquée dans le contexte du droit, de la psychologie et de la politique. Le contre-interrogatoire, utilisé pour interroger les témoins dans les tribunaux, trouve également son origine dans la pensée socratique.
La méthode socratique peut être utilisée dans n'importe quel contexte de résolution de problèmes. Il n'est même pas nécessaire d'avoir deux interlocuteurs pour s'engager dans cette activité.
Socrate, célèbre pour sa citation "Une vie sans examen ne vaut pas la peine d'être vécue", a appliqué cette méthode à lui-même, cherchant constamment à mieux comprendre sa propre rationalité.
Cette méthode est toutefois critiquée. En particulier dans les contextes où il existe une dynamique de pouvoir évidente qui peut permettre au questionnement de ne pas être seulement conflictuel, mais de faciliter les interactions de dévalorisation.
Pour d'autres, les participants peuvent rester confus ou frustrés, voire ne pas savoir comment s'engager plus avant dans la discussion. Pour ceux qui recherchent des résultats concrets, cette méthode peut également laisser les participants à la discussion insatisfaits, car l'objectif est de provoquer une réflexion critique plutôt que d'offrir des solutions claires.
Sources: (Britannica) (University of Connecticut) (Colorado State University) (The University of Chicago)
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La méthode socratique expliquée
Plongez au cœur de cette méthode relative à nos idées
LIFESTYLE méthode socratique
Vous a-t-on déjà posé ces questions-là ? : "
Pourquoi dites-vous cela ?", "Quel est le problème principal ?", "Que pourrions-nous supposer à la place ?", "Quelles sont les autres façons d'aborder cette question ?", ...
Ces questions-ci ne sont que des exemples qui peuvent nous aider à examiner nos idées. En effet, ce type de questions n'a pas pour but d'interroger les gens pour le plaisir, mais plutôt de découvrir la logique et les hypothèses qui sous-tendent l'argumentation d'une personne. Cette méthode, communément appelée méthode socratique, du nom du grand professeur et philosophe grec Socrate, encourage la pensée indépendante et critique pour aborder la résolution de problèmes par l'examen.
Bien que certains craignent la méthode socratique en raison de son caractère conflictuel, son approche unique a traversé des siècles de réflexion philosophique parce qu'elle continue d'offrir un moyen accessible de décortiquer des idées complexes. Pour en savoir plus sur cette tradition intellectuelle, cliquez sur la galerie suivante !