Suite à de nombreuses recherches, l'historien Michael McCormick de l'université de Harvard, soutient que l'année 536 a été la pire année de l'histoire de l'humanité pour être en vie. En effet, les archives de cette année-là décrivent plusieurs continents plongés dans une obscurité constante par une sorte de brouillard noir, qui a eu des effets dévastateurs sur les cultures et l'approvisionnement alimentaire du monde. Et bien entendu, les répercussions de cette catastrophe climatique ont été innombrables.
Des experts de différents domaines collaborent aujourd'hui pour découvrir la source de ce mystérieux brouillard et le rôle qu'il a pu jouer dans les grands événements mondiaux de l'époque. Cliquez sur ce lien pour découvrir ce qui s'est réellement passé en 536 et les années désastreuses qui ont suivi.
Michael McCormick, un historien de Harvard, s'est concentré sur l'année 536 afin de découvrir la cause de la catastrophe mondiale décrite dans de nombreux documents historiques.
Avec l'aide d'autres historiens, de scientifiques et, en particulier, de volcanologues, il a conclu qu'une éruption volcanique colossale avait entraîné une catastrophe climatique mondiale. Il s'agissait de la plus grande éruption volcanique survenue au cours des 1 500 dernières années.
Les scientifiques pensent que c'est un volcan islandais qui est à l'origine de l'éruption, mais il pourrait aussi s'agir du tristement célèbre Krakatoa, situé en Indonésie. Un autre expert en la matière affirme que la taille de l'éruption pourrait être équivalente à 2 000 millions de bombes nucléaires de la taille d'Hiroshima!
Cette catastrophe naturelle sans précédent a plongé le monde dans une obscurité totale, ce qui a provoqué une série d'événements qui allaient modifier l'histoire de l'humanité.
Après avoir utilisé toutes les données disponibles pour créer une simulation de l'éruption volcanique, les volcanologues ont estimé qu'une explosion massive aurait créé une fontaine de magma, de poussière et de cendres d'une hauteur de 48 km.
Les cendres se sont alors propagées jusqu'à 1 600 kilomètres du site de l'éruption et ont commencé à retomber en pluie partout. Les jets de cendres et de débris étaient si abondants qu'ils ont complètement bloqué le soleil.
Les cendres volcaniques créées par une éruption sont souvent si fines qu'elles sont soutenues par la moindre brise, ce qui signifie qu'elles peuvent rester longtemps en suspension dans l'air.
Ce nuage de cendres et de dioxyde de soufre provenant du volcan aurait recouvert le ciel de l'Asie, de l'Europe et du Moyen-Orient, plongeant une grande partie du monde dans l'obscurité, et ce pendant 18 mois.
Cette obscurité donnait l'impression d'un hiver nucléaire, et cet événement climatique est appelé l'hiver volcanique de 536. Un historien byzantin a écrit que "le soleil a donné sa lumière sans éclat, comme la lune, pendant toute l'année".
Le fait de ne plus voir le soleil, les températures ont commencé à chuter. Les océans ne s'évaporant plus sous la chaleur du soleil, l'atmosphère est également devenue plus sèche. Les précipitations ont donc diminué, entraînant sécheresses et famines.
L'été suivant a été le plus froid depuis 2 300 ans, avec des températures d'élevant à 2ºC en Europe et de la neige en Chine.
Ces effets sur le climat ont duré plus d'un siècle, jusqu'en 660 en Europe et 680 en Asie centrale. Cette période de l'histoire a été appelée le Petit âge glaciaire de l'antiquité tardive.
Si l'on imagine toutes ces catastrophes décrites par les historiens et scientifiques, vivre à cette époque a dû être un supplice! Comment les personnes ayant vécu en 536 ont-elles réagi?
Le politicien romain Cassiodore a écrit au sujet de ce changement soudain du monde. Il a décrit le sentiment que toutes les saisons avaient été mélangées et a indiqué: "Nous nous étonnons de ne pas voir l'ombre de nos corps à midi."
Un historien de l'époque a écrit que, pendant l'hiver volcanique de 536, "les hommes n'étaient à l'abri ni de la guerre, ni de la peste, ni d'aucune autre chose menant à la mort". Il faut dire que les effets de l'obscurité et du changement climatique ont été catastrophiques sous bien des domaines.
La décennie qui a suivi la première éruption a été la plus froide jamais enregistrée depuis 2 000 ans, ce qui a provoqué des mauvaises récoltes en Irlande, en Scandinavie, en Mésopotamie et en Chine. Malheureusement, le volcan est entré en éruption deux fois de plus, en 540 et 547, ce qui a prolongé considérablement l'impact.
En 541, alors que l'Europe était déjà affamée et aux prises avec des récoltes déficitaires et une stagnation économique, la première épidémie de peste bubonique a été signalée.
Les scientifiques savent désormais que les épidémies de peste sont liées aux changements climatiques: une baisse de la température affecte directement la façon dont la bactérie de la peste se forme et se propage.
Originaire d'Afrique centrale, la maladie aurait été transportée par des navires marchands le long de la côte jusqu'à Alexandrie (l'actuelle Égypte) et au cœur de l'Empire romain d'Orient. Dans la capitale de Constantinople (aujourd'hui Istanbul), il y avait 10 000 nouveaux c-davres à éliminer chaque jour! Il y avait tellement de morts qu'on a tout simplement arrêté de les compter. Fuyant la ville, les habitants ont propagé la maladie dans tout l'empire. On estime que 35 à 55 % de la population a péri.
L'Empire romain, dirigé par l'empereur Justinien, était jusqu'alors prospère, mais il a été décimé par l'effondrement économique et la maladie. C'est à ce moment inopportun de l'histoire qu'ils ont été attaqués.
Les Avars d'Asie centrale étaient un peuple nomade qui voyageait et combattait à cheval. Ils ont précédé des personnages comme Gengis Khan et ont été décrits par les Chinois comme étant barbares, violents et impitoyables.
Dans la décennie qui a suivi l'arrivée de la peste, les Avars ont migré de l'Asie centrale vers les franges de l'Empire romain. Selon la théorie des historiens, ce déplacement soudain était une autre conséquence de la catastrophe climatique. La survie des Avars reposait sur celle de leurs chevaux, mais la qualité réduite de la végétation en Asie à cette époque n'était pas suffisante pour maintenir leurs chevaux en vie.
Ils se sont déplacés vers l'ouest et sont devenus une menace majeure pour l'Empire romain. Leurs capacités militaires impitoyables leur ont permis de dominer toutes les colonies qu'ils rencontraient, se rapprochant de plus en plus de Constantinople. Leur méthode? Assiéger la ville et faire chanter leurs adversaires pour qu'ils leur donnent de l'or afin d'éviter une guerre totale. Ils ont répété cette tactique pendant 50 ans et ont drainé l'or de l'Empire romain pour une valeur estimée à 8,3 milliards de dollars.
La peste et les problèmes économiques qui en ont découlé, ainsi que la ponction financière des Avars ont déstabilisé complètement l'empire.
Pendant ce temps, à l'autre bout du monde, la population de la ville mexicaine de Teotihuacan souffrait également des retombées de l'éruption. Les archéologues ont trouvé un nombre disproportionné d'ossements de jeunes gens, en particulier de bébés, entre le milieu et la fin du VIe siècle de notre ère. Cette découverte laisse donc penser que quelque chose n'allait pas du tout.
La population serait entrée en crise presque immédiatement après la catastrophe climatique. Des preuves scientifiques montrent qu'il y a eu une sécheresse de 30 ans à partir du milieu du Ve siècle, et une réduction massive de la croissance des arbres. Les historiens ont conclu que Teotihuacan a été décimée par la sécheresse et la famine, conséquence directe de l'éruption volcanique.
Il existe également des preuves suggérant qu'il y a eu un soulèvement contre la classe dirigeante à Teotihuacan, probablement en réponse à la souffrance des classes inférieures pendant la période de famine, qui a provoqué l'effondrement de la ville. Il faudra attendre 300 ans pour qu'une nouvelle civilisation s'établisse dans le centre du Mexique.
À l'époque de l'éruption, la Grande-Bretagne était plongée dans l'âge des ténèbres. Les Romains avaient quitté l'Angleterre un siècle plus tôt et, selon les légendes, le grand roi Arthur venait de mourir, laissant le pays dans un état de désarroi. Les contes du roi Arthur décrivent une période de famine au cours de laquelle les cultures ne poussaient pas et la Grande-Bretagne était plongée dans l'obscurité.
De plus, la peste bubonique a atteint les îles britanniques vers 547 de notre ère. À l'époque, la Grande-Bretagne était divisée en deux nations: l'ouest était occupé par les Bretons celtes et l'est par les Anglo-Saxons. Les deux moitiés avaient très peu de contacts entre elles. Les Celtes commerçaient avec l'Empire romain, ce qui signifie qu'ils ont été les premiers à contracter la peste et ont été frappés beaucoup plus durement. Cela a permis aux Anglo-Saxons de s'emparer de territoires précédemment détenus par les Celtes qui avaient été décimés par la peste.
D'autres catastrophes ont certainement eu un impact à cette époque-là, en plus de la sécheresse, la famine, la peste, la guerre et l'effondrement économique. L'année 536 a donc sans aucun doute était la plus atroce de l'histoire.
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Sources: (Science) (History) (YouTube)
L'an 536 : la pire année de l'Histoire de l'humanité ?
Cette sombre année a fait face à de nombreuses catastrophes
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Suite à de nombreuses recherches, l'historien Michael McCormick de l'université de Harvard, soutient que l'année 536 a été la pire année de l'histoire de l'humanité pour être en vie. En effet, les archives de cette année-là décrivent plusieurs continents plongés dans une obscurité constante par une sorte de brouillard noir, qui a eu des effets dévastateurs sur les cultures et l'approvisionnement alimentaire du monde. Et bien entendu, les répercussions de cette catastrophe climatique ont été innombrables.
Des experts de différents domaines collaborent aujourd'hui pour découvrir la source de ce mystérieux brouillard et le rôle qu'il a pu jouer dans les grands événements mondiaux de l'époque. Cliquez sur ce lien pour découvrir ce qui s'est réellement passé en 536 et les années désastreuses qui ont suivi.