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Où se situe Diego Garcia ? -

Diego Garcia est une île ancrée dans le centre de l'océan Indien. Plus précisément, c'est un atoll corallien, la plus grande et la plus méridionale des 60 îles de l'archipel des Chagos.

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Territoire Britannique de l'Océan Indien -

L'île, qui n'occupe que 44 km2, fait partie du Territoire Britannique de l'Océan Indien (BIOT). C'est le Royaume-Uni qui représente le territoire au niveau international, même si Diego Garcia abrite l'une des installations militaires les plus secrètes et les plus controversées des États-Unis.

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Une île inconnue -

Avant la découverte de Diego Garcia par les Européens, on ne savait rien de l'île. Si la chaîne des 26 atolls des Maldives est clairement visible sur le planisphère de Cantino (photo), une mappemonde portugaise manuscrite établie en 1502, elle ne montre aucune île au sud qui pourrait être identifiée comme l'archipel des Chagos.

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Pedro Mascarenhas (1480–1555) -

En 1512, cependant, le navigateur portugais Pedro Mascarenhas a touché terre sur l'atoll. Il a probablement baptisé sa prise Dom Garcia, en l'honneur de son patron, Dom Garcia de Noronha.

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Diego García de Moguer (1496–1544) -

Certains historiens contestent cette affirmation et rappellent que l'explorateur espagnol Diego García de Moguer a redécouvert l'île en 1544 (ironiquement alors qu'il était au service de la Couronne portugaise) et l'a rapidement baptisée de son nom.

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Enfin sur la carte du monde -

La première carte qui identifie et nomme l'archipel "Los Chagos" a été publiée en 1550. Mais c'est dans le Theatrum Orbis Terrarum (Théâtre du monde), en 1570, qu'est apparue la première carte indiquant avec précision une île appelée "Don Garcia". Le Theatrum Orbis Terrarum est considéré comme le premier véritable atlas moderne. Il a été réalisé par le célèbre cartographe Abraham Ortelius à Anvers, qui faisait alors partie du duché de Brabant, un État du Saint Empire romain germanique.

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Accaparement des terres coloniales -

L'archipel des Chagos est resté inhabité jusqu'à la fin du 18e siècle. Les Français, qui avaient auparavant colonisé l'île Maurice, ont fini par revendiquer Diego Garcia en 1778. L'île a changé à nouveau de mains en 1814 lorsqu'elle est devenue une colonie de la Grande-Bretagne après les guerres napoléoniennes. Londres a administré le minuscule atoll depuis l'île Maurice (photo), dont la possession avait également été cédée aux Britanniques. L'île Maurice est restée une colonie britannique jusqu'en 1965.

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Sous le contrôle du gouvernement britannique -

En novembre 1965, l'archipel des Chagos a été séparé de l'île Maurice pour former le BIOT susmentionné: Diego Garcia est passée immédiatement sous le contrôle administratif du gouvernement britannique. En 1966, un accord formel a été signé entre les gouvernements du Royaume-Uni et des États-Unis, mettant l'atoll à la disposition des besoins de défense des deux pays.

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Expulsion des Chagossiens -

La mise en œuvre de ce protocole a effectivement marqué le début de l'un des épisodes les plus honteux de l'histoire coloniale du Royaume-Uni et des États-Unis. Avant que l'Amérique ne puisse commencer à construire ses installations militaires, les Chagossiens autochtones devaient être expulsés de l'ensemble de l'archipel.

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Un "kidnapping de masse" -

Le Royaume-Uni, à la demande des États-Unis, a commencé à expulser les habitants de l'archipel des Chagos en 1968. Les Chagossiens ont été embarqués de force sur des cargos à destination de l'île Maurice (photo) et des Seychelles.

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Des revenus envolés... -

Les plantations de cocotiers, exploitées par les Chagossiens depuis des générations, ont été fermées. La production de coprah et d'huiles de cocotier, source vitale de revenus, a brusquement cessé.

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Arrivée des Seabees -

En 1971, des bataillons de construction navale américains sont arrivés à Diego Garcia. Connues sous le nom de Seabees, ces unités ont été chargées de la construction de la station de communication et d'un aérodrome.

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Accès restreint -

Après l'expulsion de la population autochtone et, accessoirement, de tous les chiens de compagnie, les seuls habitants de Diego Garcia étaient le personnel militaire américain et britannique et les sous-traitants associés. L'accès à l'île pour les autres, y compris les Chagossiens, était strictement interdit.

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"US Navy Support Facility" -

En 1973, la construction de la station de communication a été achevée. Diego Garcia était désormais l'une des plaques tournantes les plus importantes sur le plan stratégique pour les forces aériennes et navales prépositionnées des États-Unis dans la région de l'océan Indien, et était connue sous le nom de "US Navy Support Facility".

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Une décennie dangereuse -

Les années 1970 se sont révélées être une décennie extrêmement volatile pour les États-Unis. La chute de Saigon, la victoire des Khmers rouges au Cambodge et la fermeture de plusieurs postes d'écoute contrôlés par les États-Unis en Afrique et en Asie centrale ont incité Washington à demander, et Londres à approuver, l'autorisation de construire un mouillage pour la flotte et un aérodrome agrandi à Diego Garcia.

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Accumulation importante d'armes -

Après le renversement du Shah d'Iran en 1979 et la crise des otages en Iran qui s'en est suivie, Diego Garcia a été le théâtre de la plus grande accumulation d'armes de tous les sites militaires américains depuis la guerre du Vietnam.

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Une importance stratégique et logistique -

En 1986, Diego Garcia était pleinement opérationnel, sa position au milieu de l'océan Indien étant le dernier maillon d'une longue chaîne logistique soutenant la présence navale vitale des États-Unis et du Royaume-Uni dans la région et dans le nord de la mer d'Arabie.

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Point de départ pour la guerre -

De nombreuses opérations aériennes ont été lancées à partir de Diego Garcia pendant la guerre du Golfe persique (1990-91). L'île a également servi de point de départ aux frappes menées par les États-Unis sur l'Afghanistan en 2001 et à la phase initiale de la guerre d'Irak en 2003. L'archipel est sur le pied de guerre !

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Plaidoyer pour un statut non militarisé -

Le développement de Diego Garcia a suscité l'amertume des États riverains de l'océan Indien, qui ont défendu le maintien d'un statut non militarisé dans la région.

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Des questions sans réponse... -

Des questions ont commencé à être posées sur le statut exact de Diego Garcia. Un article paru en 2008 dans le magazine Time affirmait qu'une prison secrète pour la lutte contre le terrorisme avait existé sur l'île de 2002 à 2006. Les autorités américaines ont démenti ces allégations.

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Quel est véritablement le rôle de cette île ? -

L'article du Time poursuit en affirmant que l'île a servi de site noir à la CIA et que les États-Unis y ont emprisonné et interrogé des "détenus de grande valeur".

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Des révélations choquantes -

Des rapports publiés dès 1975 dans la presse occidentale avaient mis en lumière les mauvais traitements infligés aux Chagossiens, que le Washington Post avait qualifiés de "kidnapping de masse". Puis, en 2009, le livre "Island of Shame: The Secret History of the U.S. Military Base on Diego Garcia" est sorti. Écrit par David Vine, ce livre a révélé plus en détail la vérité choquante sur la façon dont les États-Unis ont conspiré avec la Grande-Bretagne pour expulser par la force les populations indigènes de Diego Garcia.

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Le mystère du vol 370 de la Malaysian Airlines -

Diego Garcia s'est à nouveau retrouvée sous les feux des projecteurs après la disparition mystérieuse, en 2014, du vol 370 de la Malaysian Airlines.

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Qu'est-il arrivé à cet avion qui s'est volatilisé ? -

Le vol 370 de la Malaysia Airlines a quitté l'aéroport international de Kuala Lumpur (Malaisie) le 8 mars 2014 à destination de Pékin. Environ 40 minutes plus tard, l'avion a disparu des écrans radar...

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Théories du complot -

Alors que les recherches pour retrouver l'avion disparu se poursuivent, de nombreuses théories du complot font leur apparition.

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L'avion a-t-il atteri sur l'île de Diego Garcia ? -

L'une des affirmations les plus fantaisistes suggère que, plusieurs jours après la disparition de l'avion, certains passagers du vol fatidique ont contacté des proches en utilisant l'application de messagerie chinoise Tencent QQ. Les théoriciens du complot pensent que l'avion a atterri quelque part dans l'océan Indien, peut-être après avoir été détourné.

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Info ou intox ? -

Cette affirmation a été alimentée par l'apparition d'un courriel apparemment envoyé depuis Diego Garcia par un employé d'IBM, Philip Wood, le seul Américain sur le vol, qui aurait pris une photo de la base depuis son téléphone portable et l'aurait jointe à un message texte avant d'appuyer sur "envoyer". Cependant, l'examen médico-légal du courriel a révélé qu'il s'agissait d'un canular perpétré par une ou plusieurs personnes inconnues.

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L'avion a-t-il été abattu ? -

D'autres ont conclu sur les réseaux sociaux que l'avion n'avait pas atterri, mais qu'il avait été abattu après avoir pénétré dans l'espace aérien restreint de l'île.

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Des débris retrouvés -

Les débris d'un avion non identifié retrouvés dans la zone côtière de Saint-André de la Réunion, à l'est de l'île française de La Réunion, dans l'océan Indien, ont été récupérés par la suite. À ce jour, le sort du vol 370 de la Malaysia Airlines n'a toujours pas été élucidé.

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Diego Garcia aujourd'hui -

Malgré ces affirmations farfelues et finalement non fondées, ainsi que les faits bien réels révélés dans le livre de David Vine, les gouvernements américain et britannique ont publié une déclaration commune confirmant qu'il n'est pas prévu de mettre fin à l'utilisation de la base militaire de Diego Garcia, ajoutant que "l'accord reste en vigueur jusqu'en 2036".

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Le destin des Chagossiens -

Qu'en est-il des populations indigènes de l'archipel des Chagos ? À la fin des années 1990, les habitants de l'archipel ont intenté une action en justice pour obtenir le droit de rentrer chez eux. Bien plus tard, en 2006, un groupe de Chagossiens a obtenu un accès limité à Diego Garcia. Ils ont inauguré une pierre commémorative pour marquer leur visite.

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Une demande de rapatriement toujours en attente... -

Cependant, à ce jour, et malgré des manifestations en Grande-Bretagne et en Amérique mettant en lumière leur cause, les demandes des Chagossiens pour un rapatriement complet dans leur pays d'origine sont restées lettre morte. Human Rights Watch continue de faire pression sur les gouvernements des deux pays en leur nom.

Sources: (Time) (The Washington Post) (Princeton University Press) 

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