De la période médiévale au début du 19ème siècle, les criminels qui évitaient la corde du bourreau pouvaient recevoir leur punition au pilori. L'instrument était toutefois plus souvent utilisé pour dissuader les petits délinquants.
Le carcan était utilisé dans les colonies américaines avec une régularité alarmante. Ce prospectus de Charlestown du début du 17ème siècle informe le public que Magnus Mode, Richard Hodges et J. Newington Clark devaient chacun avoir une oreille coupée avant d'être "fouettés de 20 coups".
Parfois, c'est la colère d'une foule rassemblée qui scelle le sort d'une personne au pilori. En 1732, le bandit de grand chemin et parjure, John Waller, a été tué lors de sa mise au pilori à Londres, victime d'un acte de vengeance.
Dans un épisode célèbre, le prêtre anglais Titus Oates a été arrêté pour sédition en août 1681, après avoir inventé le "complot popiste", une prétendue conspiration catholique visant à assassiner le roi Charles II. Il a été mis au pilori à la porte de Westminster Hall, où le public l'a bombardé d'œufs. Le lendemain, il a été attaché à un chariot et fouetté d'Aldgate à Newgate. La même punition lui a été infligée le troisième jour lorsqu'il a été emmené à Tyburn.
Tout le monde n'a pas été confronté à une expérience publique aussi douloureuse et dégradante. Le romancier et journaliste anglais Daniel Defoe, plus connu comme l'auteur de "Robinson Crusoé", a été condamné au pilori en 1703 pour diffamation séditieuse. Cependant, il était considéré comme un héros national par la foule, qui lui lançait des fleurs fraîches.
Le pilori n'avait pas de préjugés. Les femmes aussi s'y trouvaient attachées pour des crimes qui, au milieu du 18ème siècle, comprenaient également le détournement de biens publics et l'escroquerie. Sur cette image, on voit une femme attachée au carcan avec les détails de son méfait épinglés sur sa poitrine.
La distinction de classe n'était pas non plus un problème. Le marchand et politicien anglais aisé Christopher Atkinson s'est retrouvé dans une situation délicate après avoir été condamné pour parjure en 1783. Il s'est retrouvé au pilori devant le Corn Exchange de Londres, sous les yeux d'une foule méprisante. Il n'a pas été blessé, mais il a ensuite été contraint de démissionner de la Chambre des communes.
Albinia Louisa Hobart, comtesse de Buckinghamshire (à gauche) et Lady Sarah Archer ont également été victimes des satires politiques et sociales gravées de James Gillray. Les deux célébrités britanniques du 18ème siècle sont ici ridiculisées par la foule qui leur jette des légumes pourris. Les deux femmes avaient été dénoncées aux autorités pour avoir joué au jeu illégal du Pharaon (un jeu de hasard français utilisant des cartes), et ont ensuite été condamnées à une amende.
Les historiens ont suggéré que le carcan était utilisé en Asie bien avant son arrivée en Europe. En Chine, on utilisait une cangue ou un tcha, une sorte de pilori portatif, pour punir les criminels. La cangue était encore utilisée au début du 20ème siècle.
Aujourd'hui, des exemples originaux de carcans rappellent historiquement comment la justice était autrefois rendue. Ce dispositif, conçu de manière à ce que son occupant doive s'accroupir, se trouve dans la tour de l'hôtel de ville de Cracovie, en Pologne.
Cet ancien pilori, usé par les intempéries, se dresse sur une place de la vieille ville de Fredrikstad, en Norvège. En fait, on peut encore trouver de nombreux carcans originaux dans plusieurs pays, souvenirs macabres de la correction médiévale.
Et, bien sûr, le pilori est l'une des attractions favorites des foires médiévales du monde entier.
Sources: (Britannia) (History Today) (Pillory History) (BBC)
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Le pilori a été officiellement aboli comme forme de punition en Angleterre et au Pays de Galles en 1837. Cependant, les carcans sont restés utilisés, bien que très rarement, jusqu'en 1872.
Le pilori, aussi connu sous le nom de carcan, était un instrument redoutable utilisé pour punir par le biais de l'humiliation en publique. Populaire tout au long du Moyen Âge et jusqu'à la fin du 19ème siècle, ce dispositif permettait un type de correction corporelle où les petits criminels et autres personnes reconnues coupables de méfaits mineurs, comme le parjure, la sédition ou la subornation, se retrouvaient exposés en public, attachés par la tête et les mains dans un cadre en bois érigé sur un poteau. Il s'agissait d'une méthode de fustigation cruelle, courante et dégradante qui avait les faveurs du pouvoir judiciaire et d'un public de centaines de personnes qui se réunissaient pour se moquer et se réjouir devant l'infortunée victime. Bien que cette pratique ait été abolie depuis longtemps, mettre quelqu'un au pilori aujourd'hui revient à le ridiculiser verbalement en public. Mais comment était-ce d'être physiquement attaché sur l'un de ces horribles engins ?
Cliquez sur cette galerie et préparez-vous à l'humiliation.
[DON'T RESEND] Le carcan, le dispositif d'humiliation publique le plus célèbre de l'histoire
La plus barbare des techniques d’humiliation publique
LIFESTYLE Châtiment
Le pilori, aussi connu sous le nom de carcan, était un instrument redoutable utilisé pour punir par le biais de l'humiliation en publique. Populaire tout au long du Moyen Âge et jusqu'à la fin du 19ème siècle, ce dispositif permettait un type de correction corporelle où les petits criminels et autres personnes reconnues coupables de méfaits mineurs, comme le parjure, la sédition ou la subornation, se retrouvaient exposés en public, attachés par la tête et les mains dans un cadre en bois érigé sur un poteau. Il s'agissait d'une méthode de fustigation cruelle, courante et dégradante qui avait les faveurs du pouvoir judiciaire et d'un public de centaines de personnes qui se réunissaient pour se moquer et se réjouir devant l'infortunée victime. Bien que cette pratique ait été abolie depuis longtemps, mettre quelqu'un au pilori aujourd'hui revient à le ridiculiser verbalement en public. Mais comment était-ce d'être physiquement attaché sur l'un de ces horribles engins ?
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