D'un monde haut en couleurs, à un monde terne
Le mois de janvier 2025 a apporté des conditions hivernales sévères dans certaines régions des États-Unis et du Canada.
Pour commencer, une tempête survenue au début du mois a poussé plusieurs régions à déclarer l'état d'urgence.
Des vols ont été annulés, des commerces ont fermé leurs portes, et dans une région de l'État de New York, une chute de neige impressionnante a été enregistrée : 1,9 mètre (6,25 pieds) en seulement 24 heures.
À la mi-janvier, une nouvelle vague d'air arctique a maintenu des températures bien plus basses que ce que l'on attendrait habituellement à cette période de l'année.
D’après les experts, cette vague de froid serait liée à un affaiblissement du vortex polaire, également connu sous le nom de vortex polaire arctique.
Le vortex polaire est une ceinture de vents d'ouest intenses qui se forme chaque hiver à une altitude de 15 à 50 kilomètres (10 à 30 miles) au-dessus du pôle Nord.
Ces vents emprisonnent une masse d’air extrêmement froid. Plus les vents sont forts, mieux l’air glacial est isolé des zones plus chaudes.
Quand le vortex est stable, avec des vents puissants, le jet stream polaire remonte vers le nord, confinant ainsi l’air glacial dans la région arctique.
Cependant, lorsque le vortex devient instable, il peut laisser l'air glacial s'échapper vers le sud.
Dans certains cas, cela peut provoquer une vague de froid aux latitudes moyennes.
Le vortex polaire n’affecte pas toujours le climat en Amérique du Nord, mais lorsqu’il le fait, ses impacts sont souvent particulièrement intenses.
Le météorologue Brett Anderson a décrit la vague de froid de janvier 2025 comme étant "des fragments détachés du vortex polaire".
La question de l’impact du changement climatique sur le vortex polaire reste encore sans réponse définitive, en raison de la multitude de facteurs à considérer.
D’un côté, certains modèles indiquent que la fonte de la banquise pourrait fragiliser le vortex polaire.
D’un autre côté, certaines études avancent que le réchauffement des couches supérieures de l’atmosphère pourrait renforcer le vortex polaire.
Les experts estiment également que les variations régionales des températures de surface des océans pourraient jouer un rôle déterminant.
Selon la spécialiste de l'atmosphère Amy Butler, les modèles ne parviennent pas à s'accorder sur l'évolution future du vortex polaire dans l'hémisphère Nord.
En réalité, les scientifiques restent globalement incertains quant à l’impact du changement climatique sur les épisodes hivernaux extrêmes.
Ce qui est certain, c’est que dans de nombreuses régions des États-Unis, les chutes de neige ont diminué depuis le début des enregistrements dans les années 1930.
L'une des raisons de cette diminution des chutes de neige réside dans l'élévation des températures de l'air. Cela entraîne des précipitations hivernales qui tombent sous forme de pluie plutôt que de neige.
Entre 1949 et 2024, plus de 80 % des stations météorologiques des 48 États contigus ont constaté une baisse de la part des précipitations tombant sous forme de neige au profit de la pluie.
De manière générale, les vagues de froid en Amérique du Nord sont devenues moins fréquentes et moins intenses au cours du siècle dernier.
Cependant, lorsqu'elles surviennent, les vagues de froid sont souvent plus dangereuses qu'autrefois, car les communautés ne sont plus aussi bien préparées pour y faire face.
Il arrive également que certaines tempêtes hivernales soient plus intenses qu’elles ne l’auraient été par le passé, en raison du réchauffement de l’atmosphère.
Une atmosphère plus chaude contient davantage d'humidité, ce qui augmente le potentiel de chutes de neige.
En effet, deux conditions fondamentales doivent être réunies pour qu'il neige : la température de l'air doit être inférieure à zéro, et l'atmosphère doit contenir suffisamment d'humidité.
Cependant, ce que l’on observe dans de nombreuses régions, c’est une tendance à davantage de pluies hivernales et d’épisodes mixtes (météo hivernale combinant différents types de précipitations).
D’après Brett Anderson, le réchauffement de la planète entraînera une augmentation de l’énergie et de l’humidité dans l’atmosphère, ce qui pourrait alimenter des tempêtes hivernales encore plus puissantes.
La tendance globale à long terme est claire : avec le changement climatique, les vagues de froid deviendront moins fréquentes et moins intenses.
Cependant, des variations locales significatives sont à prévoir, et les tempêtes hivernales continueront de poser un défi, même avec le réchauffement de la planète.
Sources: (BBC)
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