© Shutterstock

Qu'est-ce que l'alchimie ? -

Pendant des milliers d'années, l'alchimie a été une branche respectée de la science, étroitement liée à une vision spirituelle unique du monde.

© Getty Images

Qu'est-ce que l'alchimie ? -

Si le domaine de l'alchimie couvre un large éventail de sujets et d'aspirations, la plus grande partie de la recherche vise à transformer avec succès les métaux communs, tels que le fer et le plomb, en métaux précieux comme l'or, à percer le secret de la vie éternelle et à créer des panacées, c'est-à-dire des remèdes qui guérissent tous les maux

© Getty Images

Les origines de l'alchimie -

L'alchimie en tant que discipline semble s'être développée indépendamment en différents endroits d'Europe et d'Asie, notamment en Grèce, en Inde et en Chine. Selon les sources les plus anciennes sur l'alchimie, elle a été pratiquée pour la première fois sous sa forme la plus élémentaire en Égypte et à Babylone, il y a près de 4 000 ans.

© Getty Images

Zosime de Panopolis -

Le premier auteur confirmé de traités alchimiques est un philosophe gréco-égyptien connu sous le nom de Zosime de Panopolis. C'est lui qui a indiqué que l'alchimie avait été pratiquée pour la première fois en Égypte et qu'elle impliquait une relation entre les anciens prêtres égyptiens et leurs dieux. Après la publication de ses travaux vers la fin du 2e siècle de notre ère, connus collectivement sous le nom de "Cheirokmeta", dans lesquels il détaille l'histoire obscure de l'alchimie et raconte des voyages spectraux de ses rêves et des visites de prêtres alchimistes surnaturels, cette pratique a été perçue comme faisant autant partie de l'occultisme que des sciences profanes.

© Public Domain

Marie la Juive -

L'une des premiers maîtres de l'alchimie mentionnés dans les œuvres de Zosime est Marie la Juive, ou Marie la Prophétesse, une femme dont on pense qu'elle vivait à Alexandrie, en Égypte, vers le 1er ou le 2e siècle de notre ère. On lui attribue l'invention de nombreux outils encore utilisés aujourd'hui en chimie pour faire bouillir, distiller et combiner des substances. La plupart des historiens s'accordent également à dire que le bain-marie, une marmite encore utilisée aujourd'hui dans les cuisines, est l'une de ses inventions.

© Public Domain

Hermès Trismégiste -

Si l'alchimie est profondément spirituelle, elle est loin d'être une religion organisée. Cela dit, il existe une figure légendaire qui est au cœur de cette pratique et qui est vénérée avec un certain dogmatisme: Hermès Trismégiste. Considéré comme une combinaison du dieu grec Hermès et du dieu égyptien Thot, Hermès Trismégiste représentait à la fois la communication et la sagesse, et était l'auteur présumé de livres couvrant tous les domaines de la connaissance.

© Getty Images

Les "Hermetica" -

L'œuvre la plus vaste d'Hermès Trismégiste, connue sous le nom de "Hermetica", couvrait tout, des débuts de la pharmacologie à la fabrication de médicaments, en passant par l'alchimie et la magie. La sagesse qu'il renferme, connue sous le nom de philosophie hermétique, est devenue la base de toutes les pensées et expériences alchimiques.

© Public Domain

Jabir ibn Hayyan -

Première figure de l'alchimie dans le monde islamique, Jabir ibn Hayyan, connu en Occident sous le nom de Geber, était actif vers le début du 9e siècle de notre ère. Considéré comme aussi prolifique qu'Hermès Trismégiste, plus de 600 ouvrages lui sont attribués.

© Getty Images

Tawkin -

S'il a contribué à faire progresser les domaines de la zoologie et de la chimie, entre autres, Ibn Hayyan s'est également beaucoup investi dans l'alchimie, en particulier dans le principe qu'il appelait tawkin et qui concernait la création de la vie à partir de matériaux élémentaires. Le plus grand objectif d'Ibn Hayyan était de créer la vie humaine, mais il n'y est pas parvenu de son vivant.

© Getty Images

Le mélange de la science et de la spiritualité -

Depuis l'époque légendaire d'Hermès Trismégiste, l'alchimie va de pair avec la spiritualité. Les principes fondamentaux de l'alchimie reposent sur la croyance qu'il existe une force vitale qui imprègne tout ce qui existe, sous différentes formes et dans divers états de corruption, et que cette force peut d'une manière ou d'une autre être maîtrisée et manipulée.

© Public Domain

L'alchimie ou l'occulte -

Naturellement, la pratique de l'alchimie n'était pas très populaire dans les cercles des religions plus organisées et centralisées, et elle a rapidement été considérée comme faisant partie de l'occultisme. La recherche de la maîtrise des pouvoirs conventionnellement réservés aux dieux était presque universellement considérée comme sacrilège.

© Getty Images

Les 4 éléments -

Une autre des croyances les plus essentielles au cœur de l'alchimie est que tout ce qui se trouve dans le monde matériel peut être divisé en différentes combinaisons des quatre éléments: le feu, l'air, la terre et l'eau.

© Shutterstock

L'alchimie en Chine -

La pratique chinoise de l'alchimie est étroitement liée au taoïsme et on pense qu'elle est apparue à la même époque, vers le 4e siècle avant notre ère. Moins préoccupés par la transmutation des métaux que leurs homologues occidentaux, les alchimistes chinois s'attachaient davantage à créer des panacées, c'est-à-dire des remèdes contre les maladies.

© Public Domain

Les textes védiques indiens -

Au 2e millénaire avant J.-C., il existait une connexion perçue entre l'or et la sainteté des textes védiques indiens. De nombreux alchimistes étaient focalisés sur la création d'un "corps divin" qui transforme les métaux basiques en or et  dévoile le secret de la vie éternelle.

© Shutterstock

L'alchimie en Europe -

L'histoire de l'alchimie en Occident commence en Égypte ancienne, passe par la Perse pendant l'âge d'or islamique, puis revient à l'Ouest au Moyen Âge lorsque les textes alchimiques islamiques commencent à être traduits en latin. Alors que l'alchimie était déjà largement discréditée dans la plupart des régions au 12e siècle, elle a perduré pendant plusieurs siècles en Europe occidentale, principalement en raison de la perspective de créer de l'or.

© Getty Images

La transmutation -

La transmutation correspond à l'objectif au cœur de toute expérience alchimique. Au sens large, la transmutation signifie la transformation d'une matière en une autre. Les alchimistes pensent qu'il ne s'agit que de démolition et reconstruction de la matière et des éléments afin de transformer par exemple du charbon en or ou de créer la vie humaine sans minéraux ni liquides. 

© Shutterstock

La chrysopée -

Le type particulier de transmutation sur lequel la plupart des alchimistes se concentraient était appelé chrysopée et concernait la transmutation de matériaux de base tels que le plomb en or. L'ouroboros (photo) était couramment utilisé pour symboliser la structure universelle de la matière et la possibilité de la chrysopée.

© Public Domain

L'Opus Magnum -

Si les alchimistes ont poursuivi de nombreux objectifs au cours des siècles, il existe un Graal que tous les alchimistes s'efforcent d'atteindre: la découverte de la pierre philosophale. Tous les travaux réalisés dans ce but étaient considérés comme faisant partie de l'immense et collectif Magnum Opus, ou "Grand/chef d'Œuvre".

© Getty Images

La pierre philosophale -

Une fois le Grand Œuvre achevé, les alchimistes connaîtraient la vérité et le pouvoir de la pierre philosophale. Cette substance théorique était censée être la clé de tous les autres projets alchimiques, y compris la chrysopée, la vie éternelle et l'illumination spirituelle.

© Shutterstock

La matière première -

Mais comment créer la pierre philosophale ? Telle est la question à laquelle tous les alchimistes aspirent à répondre. Tous s'accordent à dire qu'il faut d'abord maîtriser la prima materia, la "première matière". La prima materia était la substance omniprésente et sans forme qui imprégnait partout à l'intérieur, à l'extérieur et entre toutes les choses de l'univers.

© Public Domain

Le "Rebis" -

Le produit final et ultime du Magnum Opus, qui ne pouvait être créé qu'avec la pierre philosophale, était le rebis. On disait du rebis qu'il était l'unification parfaite de tout ce qui existait dans l'univers, qu'il possédait toutes les qualités et leurs opposés: les qualités du Soleil et de la Lune, et les qualités féminines et masculines étaient les plus souvent citées. Le rebis était aussi parfois décrit comme le "divin hermaphrodite".

© Public Domain

La jeunesse éternelle -

La pierre philosophale était également considérée comme l'ingrédient secret nécessaire à la création d'un élixir de vie éternelle. Malheureusement, pendant des siècles, le mercure a également été considéré comme un composant principal de l'élixir, et sa consommation a causé la mort prématurée d'innombrables personnes qui espéraient tout le contraire.

© Public Domain

L'homoncule -

L'homoncule était la première étape vers la création d'êtres humains à part entière grâce aux pouvoirs de l'alchimie. On disait que si les bons matériaux étaient incubés dans les bonnes conditions, c'est-à-dire dans l'utérus d'un cheval et dans du sang humain, entre autres, au bout de 40 jours, une minuscule silhouette éthérée d'un être humain apparaissait. Si elle était correctement nourrie, la silhouette prenait une forme physique et pouvait même développer des pouvoirs surnaturels. Un alchimiste du 18e siècle aurait créé 10 homoncules capables de voir l'avenir.

© Getty Images

L'alchimie et l'Église -

Lorsque les premiers livres sur l'alchimie ont commencé à être traduits en latin au début du Moyen Âge, il ne semblait pas y avoir de frictions entre cette nouvelle science et l'Église. Cependant, au 14e siècle, cette pratique a commencé à être perçue comme sacrilège, considérée comme l'œuvre de charlatans et de païens. Malgré cela, de nombreux scientifiques et théoriciens de renom ont poursuivi le Grand Œuvre en secret.

© Getty Images

L'alchimie pendant la Renaissance -

À l'époque de la Renaissance italienne, l'alchimie connaît un retour culturel. Le "Hermetica" est traduit pour la première fois, ce qui permet aux Européens d'avoir pour la première fois une vision claire des origines de la protoscience. L'alchimie, encore considérée comme taboue, est de plus en plus pratiquée dans les milieux humanistes.

© Getty Images

Roger Bacon -

Roger Bacon était un frère franciscain au 13e siècle, et l'une des figures de proue de l'alchimie au début du Moyen Âge. Considéré comme un magicien par ses contemporains, il est célèbre pour avoir prétendument créé une tête de bronze animée, mécanique et omnisciente, capable de répondre à n'importe quelle question.

© Getty Images

John Dee -

John Dee, désigné comme astronome de la cour d'Élisabeth Ire au début du 17e siècle, était un alchimiste passionné dont le but unique était de communiquer avec les anges. À son époque, il était considéré comme ayant réussi dans cette entreprise, bien qu'il n'existe aucune preuve de ses conversations.

© Public Domain

Isaac Newton -

Même Isaac Newton, considéré comme l'un des scientifiques les plus célèbres de tous les temps, se serait probablement considéré comme un alchimiste avant tout. Les textes qu'il a conservés sont consacrés à l'alchimie plus qu'à tout autre domaine de recherche, y compris la physique.

© Getty Images

Le déclin de l'alchimie -

Au 18e siècle, la chimie moderne s'est développée et s'est rapidement révélée plus scientifique que l'alchimie à presque tous les égards, et par conséquent plus populaire à une époque où les vieux arts et les anciennes traditions étaient tombés en disgrâce au profit de l'innovation et de la modernité. Bien que l'alchimie soit encore pratiquée occasionnellement dans l'espoir de compléter la chrysopée, elle a fini par être largement considérée comme un art insensé et, à mesure que la science progressait, les chances d'une nouvelle renaissance de l'alchimie devenaient de plus en plus minces.

Sources: (ThoughtCo) (Facture) (ThoughtCo) (Factinate) (Live Science)

Découvrez aussi: Magie noire ou mythe surnaturel ? Des faits curieux sur la sorcellerie qui vont vous fasciner

© Getty Images