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Des siècles de persécution -

La minorité arménienne de la Turquie ottomane a fait l'objet de persécutions épisodiques pendant des siècles. En 1894, les Arméniens de la région de Sassoun, en Anatolie orientale (dans l'actuelle Turquie orientale), ont refusé de payer un impôt injuste. En réponse, les troupes ottomanes et les tribus kurdes ont tué des milliers d'Arméniens dans la région. Les redoutables régiments de cavalerie des Hamidiés (photo) ont joué un rôle majeur dans ce que l'on a appelé les massacres arméniens de 1894-96. Les Hamidiés ont pillé et assassiné en toute impunité et n'ont jamais été tenus pour responsables de leurs actes.

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Le recensement de la population -

Au début du 20ᵉ siècle, l'Empire ottoman comptait environ 2,5 millions d'Arméniens, principalement concentrés dans les six provinces d'Anatolie orientale.

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Abdülhamid II (1842–1918) -

Cette période est présidée par Abdülhamid II. Il a été le dernier sultan à exercer un contrôle effectif sur un empire ottoman de plus en plus morcelé.

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La lutte pour le pouvoir -

En 1908, un petit groupe de révolutionnaires ottomans, le Comité de l'Union et du Progrès (CUP), une organisation au sein du mouvement plus large des Jeunes Turcs, a pris le pouvoir après avoir renversé Abdülhamid II. L'un de ses principaux dirigeants était Ismail Enver Pacha.

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The Young Turks -

"The Young Turks" (littéralement "Les Jeunes Turcs"), sur la photo, étaient un mouvement d'opposition en faveur d'un gouvernement constitutionnel plus moderne. Dans un premier temps, les Arméniens ont accueilli favorablement le nouvel ordre, espérant qu'ils auraient une place égale à la table des négociations.

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Le massacre d'Adana -

Mais en avril 1909, un soulèvement contre le CUP, mené en grande partie par des réactionnaires islamistes, a déclenché le massacre de plus de 30 000 chrétiens arméniens. Cette horreur a été perpétrée par des musulmans ottomans dans la ville d'Adana le 13 avril.

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Un nouvel ordre -

Le massacre d'Adana a marqué un tournant. De plus en plus autoritaires, les Jeunes Turcs ont consolidé leur pouvoir et ont écarté leurs opposants les plus libéraux. L'ambition était désormais de "turquifier" l'empire. Les non-Turcs, et en particulier les chrétiens non turcs, étaient considérés comme une menace sérieuse pour le nouvel État.

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Ismail Enver Pasha (1881–1922) -

En janvier 1913, Ismail Enver Pacha, qui représentait un tiers du triumvirat dictatorial connu sous le nom des "Trois Pachas" (avec Talaat Pacha et Cemal Pacha), s'est emparé du pouvoir à la suite d'un coup d'État.

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La première guerre balkanique (1912–1913) -

Ismail Enver Pacha est arrivé au pouvoir pendant la première guerre des Balkans. Le ressentiment à l'égard de la minorité arménienne s'est encore accru après la défaite humiliante de l'Empire ottoman dans ce conflit. Sachant que cette défaite a été imputée à la trahison des chrétiens des Balkans.

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La seconde guerre balkanique (1913) -

La deuxième guerre balkanique a éclaté en juin 1913 et a impliqué la Bulgarie, la Serbie et la Grèce. L'issue de cette guerre, au cours de laquelle la Bulgarie a dû céder à la Serbie, à la Grèce et à la Roumanie une partie de ses gains de la première guerre balkanique, a indirectement conduit au déclenchement de la Première Guerre mondiale.

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Une escalade rapide vers un conflit mondial -

Le 28 juin 1914, Gavrilo Princip, un Serbe de Bosnie, a assassiné l'archiduc François-Ferdinand d'Autriche et son épouse, Sophie, duchesse de Hohenberg, à Sarajevo. Il s'agit d'un autre événement clé qui a précipité l'escalade imminente vers un conflit mondial.

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La Première Guerre mondiale -

En 1914, les Turcs sont entrés dans la Première Guerre mondiale aux côtés de l'Allemagne et de l'Empire austro-hongrois.

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La crainte de l'indépendance de l'Arménie -

L'une des plus grandes craintes des chefs militaires turcs était de voir les Arméniens se ranger du côté de l'ennemi et gagner leur indépendance à la suite d'une victoire alliée.

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La coalition avec les alliés -

En effet, les Arméniens ont organisé des bataillons de volontaires (photo) pour aider l'armée russe à lutter contre les Turcs dans la région du Caucase.

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"L'éradication" des Arméniens -

Désormais considérés comme des traîtres, les soldats et les civils arméniens sont désignés par le gouvernement turc pour être "retirés" des zones de guerre le long du front de l'Est. Sur la photo, le général Ozanian Zoravar Andranik, héros arménien, avec ses troupes dans le Caucase. C'était une figure clé du mouvement de libération nationale arménien.

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La bataille de Sarıkamış -

En janvier 1915, Ismail Enver Pacha a tenté de repousser les Russes lors de la bataille de Sarıkamış. Il a subi la pire défaite ottomane de la guerre. Il a attribué son échec à la trahison arménienne (au début de la guerre, certains combattants arméniens avaient choisi de se battre pour les puissances de l'Axe).

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Le début du génocide -

Peu après, le 24 avril 1915, Ismail Enver Pacha, humilié, a commencé les déportations (photo) et les massacres en masse des Arméniens. Le génocide arménien était lancé.

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La mort à Constantinople -

À Constantinople, Talaat Pacha a fait arrêter et exécuter plusieurs centaines d'intellectuels arméniens.

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Les marches mortelles -

À partir de 1915, inspirés par un nationalisme enragé et des ordres gouvernementaux secrets, les Turcs ont chassé les Arméniens ordinaires de leurs maisons et les ont envoyés dans des marches vers la mort à travers le désert de Mésopotamie, sans eau ni nourriture. Les personnes qui s'arrêtaient pour se reposer étaient abattues sur le champ.

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Une série de meurtres de masse -

Une campagne systématique de massacres a été menée par les forces irrégulières ainsi que par les Kurdes et les Circassiens locaux (population de la région nord-ouest du Caucase).

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La situation désespérée des Chrétiens -

Pendant ce temps, les Jeunes Turcs ont créé des escadrons de la mort spéciaux pour cibler les éléments chrétiens. Sur la photo, l'ancien village arménien de Sheykhalan, près de Muş, après un raid.

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Le destin des réfugiés -

Au fur et à mesure des massacres, les campagnes turques se sont retrouvées jonchées de cadavres d'Arméniens. Dans ce paysage écœurant, des files de réfugiés ont été forcées de marcher vers les camps de concentration du sud de l'Empire ottoman (aujourd'hui le nord et l'est de la Syrie, le nord de l'Arabie saoudite et l'Irak).

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Des enfants pour cible -

Les enfants arméniens ont été spécifiquement ciblés par les escadrons gouvernementaux, kidnappés et convertis à l'islam avant d'être confiés à des familles turques.

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La brutalité envers les femmes -

Le sort des femmes et des jeunes filles arméniennes était tout aussi terrifiant. Nombre d'entre elles ont été agressées sexuellement avant d'être placées dans des "harems" turcs ou réduites à l'état d'esclaves.

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La prise de conscience du reste du monde -

Les atrocités se sont poursuivies jusqu'en 1916, avant que le reste du monde ne prenne conscience du sort des Arméniens. Sur cette photo, un campement de réfugiés est rassemblé sur le pont d'un croiseur français qui les a secourus.

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L'aide humanitaire -

Le sort des Arméniens a déclenché une réaction philanthropique publique sans précédent aux États-Unis, avec plus de 110 millions de dollars (plus d'un milliard de dollars en prenant en compte l'inflation) collectés par des bénévoles pour aider les réfugiés et les orphelins arméniens.

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La libération -

Les massacres intentionnels d'Arméniens, soutenus par l'État, ont pour la plupart cessé à la fin du mois de janvier 1917. En 1917 et 1918, lorsque l'armée britannique a progressé vers le nord du Levant, elle a libéré entre 100 000 et 150 000 Arméniens qui travaillaient pour l'armée ottomane dans des conditions atroces.

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Une carte couverte de sang -

Cette carte de l'Arménie et de certaines parties de la Turquie, de la Russie et de la Syrie indique tous les lieux, à l'exception de ceux qui figurent entre crochets, où des déportations, des massacres ou les deux ont eu lieu entre avril et novembre 1915.

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Les chiffres -

La plupart des historiens admettent qu'entre 800 000 et un million de personnes ont été tuées lors du génocide arménien. Sur les 2,5 millions d'Arméniens que comptait l'Empire ottoman au moment des massacres, il n'en restait plus que 388 000 en 1922.

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Entre devoir de mémoire et déni -

Aujourd'hui, le complexe du Mémorial du Génocide Arménien, situé sur une colline au-dessus d'Erevan, commémore ces massacres. La Turquie, quant à elle, a toujours refusé de reconnaître que les événements de 1915-1916 constituaient un génocide.

Sources: (Holocaust Encyclopedia) (The Genocide Education Project)  (Britannica) (The New York Times) (Genocide Studies Program - Yale University) (History) 

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