La Russie multiplie les initiatives pour enrayer son déclin démographique, adoptant des lois de plus en plus restrictives afin de lutter contre la baisse et le vieillissement de sa population. Lors d’une conférence démographique au Kremlin le 23 octobre, le président Vladimir Poutine a qualifié l’augmentation du taux de natalité de "cruciale", réaffirmant une préoccupation constante depuis 2005.
Alors que les mesures incitatives précédentes incluaient des médailles pour les familles nombreuses et des allocations en espèces, les initiatives récentes ciblent l’avortement et ce que le gouvernement désigne comme "idéologie sans enfants". De nouvelles lois interdisent le militantisme LGBTQ+ et restreignent l’accès aux pilules abortives, tandis que certaines régions interdisent toute promotion de l’avortement. Les détracteurs mettent en garde contre le risque de nuire à la santé des femmes sans pour autant augmenter le nombre de naissances, le taux de fécondité russe restant à 1,4, bien en dessous du seuil de renouvellement des générations.
La crise démographique est aggravée par l’instabilité économique, l’émigration liée à la guerre et la diminution du nombre de jeunes adultes. Selon des estimations occidentales, des centaines de milliers de soldats russes ont trouvé la mort en Ukraine, tandis que de nombreux jeunes ont quitté le pays. L’immigration reste strictement contrôlée, les autorités réprimant les travailleurs migrants et leurs familles.
Malgré des gestes symboliques, comme les jours fériés célébrant la maternité, les experts soulignent que les lois restrictives et les appels patriotiques ne suffiront pas à compenser des décennies de déséquilibres démographiques.
Alors que la population mondiale continue de croître, la Russie fait partie des pays dont le nombre d’habitants devrait diminuer d’ici 2050. Vous souhaitez savoir où se situe votre pays ? Découvrez notre galerie des 20 pays dont la population est en plus forte baisse.