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Un rassemblement historique -

Après la démission ou le décès d’un pape, le droit canon impose aux cardinaux de se rassembler au Vatican dans un délai de 15 à 20 jours pour lancer le processus électoral. Cette année, le conclave a été fixé au 7 mai, soit 16 jours après la mort du pape François.

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Un pèlerinage mondial -

Le conclave papal métamorphose Rome en un véritable pôle d’attraction pour le monde entier, attirant une foule immense désireuse de vivre cet instant historique. On s’attend à voir affluer des centaines de milliers de personnes, un chiffre crédible quand on se souvient des 250 000 fidèles présents aux funérailles du pape François.

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Un consensus qui s'est éternisé -

Le conclave le plus long de l’histoire a duré 1 006 jours (soit près de trois ans) après le décès du pape Clément IV en 1268. Paralysés par des rivalités politiques et des pressions extérieures, les cardinaux n’ont réussi à s’accorder qu’au terme d’un isolement forcé et de discussions acharnées, aboutissant à l’élection du pape Grégoire X (photo).

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La signification -

Le mot "conclave" vient du latin cum clave, qui signifie "sous clé". Il est apparu après l’interminable élection papale de 1268 à 1271. Pour éviter que l’histoire ne se répète, le pape Grégoire X a décrété en 1274 un isolement rigoureux des cardinaux afin de les soustraire aux influences extérieures, une règle de confinement qui définit encore aujourd’hui le secret du conclave.

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Où logent les cardinaux ? -

Tout au long du conclave, les cardinaux électeurs logent à la Domus Sanctae Marthae, une maison d’hôtes située au cœur de la Cité du Vatican, à quelques pas seulement de la chapelle Sixtine.

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Au-delà des murs de la chapelle Sixtine -

Si la chapelle Sixtine accueille le conclave depuis 1878, elle n’a pas toujours été le théâtre de l’élection papale. Par le passé, les scrutins se sont tenus dans divers lieux, y compris en dehors de l’Italie, notamment en France et en Allemagne.

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Protéger le sacré -

La sécurité entourant le conclave est d'une rigueur absolue. Avant son ouverture, la chapelle Sixtine fait l’objet d’un balayage minutieux pour détecter d’éventuels dispositifs d’écoute. Une fois le processus enclenché, seuls les cardinaux sont autorisés à y entrer pour voter. Quelques assistants liturgiques et membres du personnel médical peuvent y accéder, mais leur présence reste strictement encadrée et limitée.

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Liés par serment -

Toute personne présente durant le conclave, qu’il s’agisse d’un cardinal électeur ou d’un membre du personnel, prête un serment de confidentialité absolue sur le déroulement du processus. Ce serment est prononcé individuellement avant l’ouverture officielle du conclave.

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Le prix de la violation du secret -

Toute personne qui divulguerait des informations sur le conclave s'expose à une excommunication immédiate. Cela inclut la révélation des votes, des discussions ou des influences extérieures. L'Église prend ces règles très au sérieux, au point d'interdire les appareils électroniques et de renforcer constamment les mesures de surveillance.

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Les repas -

Afin d'éviter toute forme de communication secrète pendant un conclave papal, les cardinaux sont soumis à un régime alimentaire rigoureux. Par le passé, des messages ont été introduits discrètement à travers des aliments comme des tartes ou de la volaille, ce qui a conduit à une interdiction stricte de ces produits, ainsi que des couverts et des verres.

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Les premiers conclaves -

Lorsque le pape Grégoire X a instauré les premières règles pour le conclave, les cardinaux n'avaient droit qu'à un seul repas par jour. Si le conclave dépassait huit jours, ils se contentaient uniquement de pain et d'eau. Bien que ces restrictions aient été assouplies au fil du temps, un contrôle strict demeure.

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Une question de subsistance -

Les repas des cardinaux sont préparés par des cuisiniers et sommeliers dans une cuisine commune, avec une surveillance stricte des agents de sécurité pour prévenir toute tentative de communication illicite.

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Les électeurs limités par l'âge -

Depuis 1970, seuls les cardinaux de moins de 80 ans ont droit de vote lors d'un conclave, une règle instaurée par le pape Paul VI pour simplifier le processus. Bien que le pape ait suggéré un plafond de 120 électeurs, 133 cardinaux participeront au prochain conclave.

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Un retrait discret -

Les cardinaux éligibles ont également la possibilité de s'abstenir de participer. C'est le cas du cardinal Angelo Becciu, qui, bien qu'éligible, a décidé de ne pas prendre part au prochain conclave. Il a justifié sa décision par sa fidélité au pape François et son souci du bien-être de l'Église. Cette position fait suite à sa condamnation pour détournement de fonds, bien qu'il continue de clamer son innocence dans cette affaire.

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Le refus de participer -

Bien que cela reste exceptionnel, certains cardinaux ont choisi de ne pas participer à un conclave en raison de divergences politiques ou de considérations personnelles. Bien que ces absences puissent compliquer le processus électoral, elles n'en invalident pas le déroulement. Le conclave se poursuit tant que les deux tiers des cardinaux votants sont présents.

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Un silence sacré -

Le premier jour du conclave, les cardinaux se rassemblent généralement de 16h30 à 19h30 dans la chapelle Sixtine. Durant cette période, aucune discussion n'est permise, seuls les serments et le comptage des bulletins ayant lieu. Toutes les discussions politiques se déroulent en dehors des murs sacrés de la chapelle.

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La discrétion manuscrite -

Pour assurer une confidentialité totale, chaque cardinal inscrit discrètement le nom de son candidat sur un bulletin de vote, prenant soin de dissimuler son écriture. Ensuite, suivant l'ordre de préséance, ils se dirigent un par un vers l'autel, en présentant leur bulletin de vote soigneusement plié.

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Le serment -

Chaque cardinal s'agenouille un instant pour prier, avant de se relever et de prononcer le serment : "J'appelle en témoignage le Christ, le Seigneur qui sera mon juge, que mon vote est donné à celui qui, devant Dieu, me semble devoir être élu". Il dépose ensuite son bulletin plié dans une urne en argent et bronze, en forme de wok avec un couvercle.

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Sous un regard attentif -

Afin d'assurer une transparence totale et d'éliminer toute possibilité de manipulation, six cardinaux sont sélectionnés au hasard pour examiner minutieusement chaque bulletin de vote sous le regard attentif de leurs confrères, avant l'annonce des résultats. Cette procédure renforce l'intégrité du conclave et empêche toute contestation sur une éventuelle "élection truquée".

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Perforé et brûlé -

Chaque bulletin, une fois comptabilisé, est perforé à l'aide d'une aiguille et d'un fil pour être rassemblé avec les autres. Après avoir annoncé si un nouveau pape a été élu ou non, les bulletins sont ensuite brûlés dans un poêle spécialement conçu à cet effet, situé dans la chapelle.

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La fumée -

Le résultat de l'élection papale est annoncé au monde par la fumée qui s'échappe de la chapelle Sixtine. La fumée blanche signale qu'un nouveau pape a été élu, tandis que la fumée noire indique qu'aucune décision n'a été prise. Ces fumées sont créées grâce à des mélanges chimiques soigneusement dosés.

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Un chemin inattendu vers la papauté -

La tradition privilégie les cardinaux, mais en réalité, tout homme catholique baptisé peut être élu pape, quel que soit son rang dans la hiérarchie ecclésiastique. Une telle exception reste rare : la dernière remonte à 1378, lorsque Bartolomeo Prignano, alors simple archevêque, devint le pape Urbain VI.

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Le refus de l'appel -

Même si cela reste rare, il est arrivé qu’un cardinal refuse la papauté après son élection. En 1503, Giovanni di Lorenzo de' Medici l’a d’abord refusée avant d’être convaincu de l’accepter. Si l’élu a refusé de manière définitive, le conclave a simplement repris là où il s’était arrêté.

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Un nouveau nom -

Lorsqu’un élu accepte la papauté, on lui pose une question solennelle : "Quel nom choisis-tu ?". Il annonce alors son nom papal, souvent chargé de symboles, qui reflète l’orientation qu’il souhaite donner à son pontificat. Ce nom devient aussitôt son identité pour tout le reste de son règne.

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Une salle spéciale -

Après avoir accepté son élection, le nouveau pape est escorté jusqu'à la salle des larmes, une petite pièce adjacente à la chapelle Sixtine. C'est là qu'il revêt ses habits pontificaux et qu'il est brièvement laissé seul. Le nom de cette salle reflète la gravité émotionnelle de ce moment, car de nombreux nouveaux papes sont accablés par l'énormité de leur nouveau rôle.

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Les vêtements pontificaux -

Afin de s'adapter à la taille et à l'identité du nouveau pape, le Vatican prépare trois versions des vêtements pontificaux : petite, moyenne et grande. Ces ensembles sont soigneusement disposés dans la salle des larmes, prêts à être enfilés dès que le moment viendra.

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Le droit de veto -

Jusqu'au début du 20e siècle, des monarques catholiques, tels que les rois de France et d'Espagne ainsi que l'Empereur du Saint-Empire romain, jouissaient d'un droit appelé jus exclusivae. Ce privilège leur permettait de mettre leur veto aux candidats papaux. Cependant, en 1904, le pape Pie X a aboli cette pratique pour préserver l'intégrité spirituelle de l'Église et éviter toute ingérence des pouvoirs séculiers.

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Au cinéma et sur papier -

Les conclaves papaux ont toujours fasciné les narrateurs, donnant naissance à des œuvres marquantes comme le film "Conclave" de 2024, tiré du roman de 2016. Après la mort du pape François le 21 avril, le nombre de spectateurs du film a explosé, augmentant de 283 %.

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Entre mystère et tradition -

Le conclave papal est une fusion sacrée d'histoire, de foi et de quête divine. Dans un silence empreint de rituels anciens, des traditions se rejoignent pour élire un nouveau leader, captivant ainsi le monde par le mystère qui entoure tout le processus.

Sources : (National Catholic Reporter) (Time) (The Guardian) (BBC) (The Independent) (The Times)

Voir aussi : Le pape et ses photos cocasses face au vent

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