Le 23 mars 1942, Adolf Hitler a publié la directive n° 40 du Führer. Il a ordonné la construction d'un système de défenses côtières et de fortifications plus vaste, connu sous le nom de Mur de l'Atlantique. Sur la photo, le leader nazi se tient aux côtés d'Albert Speer, ministre de l'Armement et de la Production de guerre et Karl-Otto Saur, chef du département technique.
La côte du nord de la France était déjà bien défendue par les Allemands. Sur cette image de 1941, l'entrée de Calais est protégée par des canons anti-aériens allemands DCA. Les travaux du mur ont été entrepris sur le même système offensif construit pour le projet d'invasion de l'Angleterre.
L'idée était de fortifier ce système avec une chaîne de forteresses, batteries, emplacements de canons, pièges à chars et obstacles. Les travaux ont commencé immédiatement, l'ambitieux projet étant supervisé par l'Organisation Todt (OT).
L'OT était réputée pour utiliser le travail forcé afin d'entreprendre et achever ses initiatives de génie civil et militaire. Ce n'était pas différent lors de la construction du Mur de l'Atlantique: on estime que 600 000 hommes ont été condamnés au travail forcé en France pour ce projet.
Les fortifications les mieux défendues se situaient autour de villes portuaires stratégiques comme Cherbourg, Le Havre et Anvers. Sur la photo, l'amiral Hermann von Fischel, Albert Speer et le commandant SS Sepp Dietrich vérifient l'avancement des travaux.
Le mur atteint les îles Anglo-Normandes:
Les îles Anglo-Normandes avaient déjà été envahies en juin 1940 sous l'occupation allemande. Le mur de l'Atlantique a été étendu pour fortifier lourdement les îles et en particulier Aurigny, qui est la plus proche de la Grande-Bretagne.
Aux Pays-Bas, des obstacles de chars en béton sont posés sur les plages pour renforcer les défenses le long de la côte néerlandaise.
La région des Lowlands, dont le Danemark, était défendue par un système de bunkers interconnectés et de canons de moyen calibre.
La Norvège était fortement défendue par les nazis et connue sous le nom de Festung Norwegen, que l'on peut traduire par "Forteresse Norvège". Comme en France, on a construit le mur dans les zones les plus sensibles aux attaques des Alliés.
Certains éléments du fonctionnement du mur étaient supervisés par la Kriegsmarine (marine allemande), qui maintenait un réseau de défense côtière distinct, organisé en plusieurs zones de défense maritime. Sur la photo, l'amiral Otto Ciliax inspecte le mur de l'Atlantique en Norvège.
Hitler voulait que les travaux s'achèvent le 1er mai 1943 mais les Alliés n'avaient plus de matières premières et de main-d'œuvre, et ce qui avait été construit le long de la côte du nord de la France était déjà un obstacle à toute invasion par voie maritime. Les installations menaient à d'immenses bunkers où vivaient et travaillaient des milliers de personnes.
Certains emplacements pour les canons avaient des dimensions gigantesques. L'un des plus célèbres était la Batterie Todt, située près du Cap Gris-Nez. Cette dernière était composée de quatre canons Krupp gargantuesques de 380 mm d'une portée de 55,7 km, capables d'atteindre l'Angleterre.
Si vous étiez un combattant du mur, il valait mieux ne pas être claustrophobe. La plupart devaient maintenir le matériel et le vérifier. Sur cette photo, des membres de la Wehrmacht s'entraînent à charger un obus dans le canon d'un canon dans un bunker à Heligoland.
Un soldat vérifie les obus stockés dans le dépôt de munitions d'un bunker à canon. Les installations les plus défendues étaient appelées festungen, ou "forteresses".
En dehors des heures de service, le personnel chargé de la mise en place des canons n'avait pas grand-chose d'autre à faire que de lire, de rattraper sa correspondance ou de dormir.
Les principaux emplacements de canons comportaient des bunkers hospitaliers entièrement équipés, dans lequel des équipes médicales travaillaient, toujours prêtes à soigner les soldats blessés ou à traiter d'autres problèmes quotidiens, comme une appendicectomie.
Des voies ferrées desservaient le mur de l'Atlantique pour faciliter le transport et la manœuvre d'énormes canons ferroviaires, qui pouvaient être déployés rapidement en cas d'attaque.
Le Mur de l'Atlantique était armé d'équipements au sol conçus pour détecter les avions alliés volant sous le radar bien avant qu'ils n'attaquent. Ces appareils reconnaissaient le son des avions à une distance impressionnante et étaient positionnés à côté de puissants projecteurs.
Les allemands pensaient que la côte française de la Manche était insaisissable grâce à leurs installations. Des images de propagande nazie étaient régulièrement publiées montrant des mitrailleurs postés sur le mur de l'Atlantique, leurs armes amorcées, prêtes à attaquer leurs ennemis.
Le littoral nord de la France, plus sauvage, était régulièrement patrouillé par des unités de la Wehrmacht. Les soldats vérifiaient les zones hors de vue des emplacements de canons et probablement privilégiées par les forces alliées comme zones de débarquements clandestins.
Les unités de reconnaissance chargées de surveiller les avions et les bateaux alliés de l'autre côté de la Manche étaient surélevées sur des plateformes. Elles étaient équipées de téléobjectifs de pointe dirigés et obtenaient des photographies détaillées de l'Angleterre, ce qui leur permettait d'élaborer des stratégies géographiques.
Les blockhaus ou casemates, étaient défendus par des barbelés tranchants comme des rasoirs, souvent doublement clôturés pour dissuader les ennemis de passer.
Les plages, quant à elles, étaient jonchées de pièges à chars, de mines et d'obstacles pour les péniches de débarquement, et étaient régulièrement patouillées, jour et nuit, par des unités de gardes allemands.
Erwin Rommel ne croyait pas que le mur de l'Atlantique pouvait résister à une invasion à grande échelle. C'est pourquoi à la fin de l'année 1943, après son inspection, il a décidé de le renforcer, prenant en considération les rumeurs d'invasion circulant à Berlin.
Le 6 juin 1944, jour J, les troupes alliées ont percé un trou dans le mur de l'Atlantique, au prix de milliers de vies humaines dans les deux camps. En quelques heures à peine, elles ont conquis cinq têtes de pont le long de la côte normande. La ligne de bunkers et d'emplacements en béton tant vantée par Hitler n'a pas réussi à arrêter le débarquement.
Après la Seconde Guerre mondiale, le mur suscitait trop de mauvais souvenirs de l'occupation nazie. De nombreuses fortifications abandonnées ont été démolies par la suite, tandis que d'autres ont survécu et sont devenues des monuments historiques officiels, comme la batterie d'artillerie de Longues-sur-Mer (photo). C'est la seule de Normandie à avoir conservé tous ses canons d'origine in situ.
En Norvège, plusieurs emplacements de canons désaffectés ont témoigné de la présence du mur en Scandinavie. Celui que l'on voit ici est situé sur la côte, près du village de pêcheurs de Bud.
L'emblématique Batterie Todt située dans le nord de la France, au Pas-de-Calais, est désarmée mais toujours présente et accessible au public.
Les ruines de la Batterie de Crisbecq, près du village de Saint-Marcouf, impressionnent également les visiteurs, avec leurs emplacements de canon vides.
Aussi connu sous le nom du "Grand Bunker", le Musée du Mur de l'Atlantique offre un aperçu fascinant de l'histoire de l'un des projets d'ingénierie les plus coûteux et les plus ambitieux qui a échoué en temps de guerre. Il a été créé dans un blockhaus d'origine, à Ouistreham en Normandie.
Sources: (Military History Now) (Britannica) (Liberation Route Europe)
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Ce système de fortifications à trois niveaux consistait en une construction de 15 000 emplacements en béton distincts, qui devait s'étendre de la frontière franco-espagnole jusqu'à la pointe nord de la Norvège, soit une distance de près de 3 218 km.
Le mur de l'Atlantique a été construit sous les ordres d'Adolf Hitler comme une extension du vaste système de défenses côtières et de fortifications destinées à protéger les pays occupés par les nazis des attaques des Alliés. Ce projet a nécessité une tonne de ciment, d'armatures, de plaques de blindage en acier de qualité industrielle et a été réalisé par des personnes condamnées au travail forcé.
Le mur devait s'étendre de la frontière franco-espagnole jusqu'à la pointe nord de la Norvège. Les Allemands étaient certains que cette entreprise colossale était impénétrable, et ils avaient raison car les installations du mur semblaient en effet, insurmontables. Mais c'était avant le fameux Jour J... Alors, qu'est-il arrivé à ce mur ? Quelle est l'histoire derrière les stratégies défensives de l'armée durant la Seconde Guerre Mondiale ?
Parcourez cette galerie pour découvrir quel était l'un des exploits d'ingénierie militaire les plus impressionnants de la Seconde Guerre Mondiale.
Qu'est-ce que le mur de l'Atlantique ?
Quel était l'ambitieux projet de défense de l'Allemagne nazie ?
LIFESTYLE Histoire
Le mur de l'Atlantique a été construit sous les ordres d'Adolf Hitler comme une extension du vaste système de défenses côtières et de fortifications destinées à protéger les pays occupés par les nazis des attaques des Alliés. Ce projet a nécessité une tonne de ciment, d'armatures, de plaques de blindage en acier de qualité industrielle et a été réalisé par des personnes condamnées au travail forcé.
Le mur devait s'étendre de la frontière franco-espagnole jusqu'à la pointe nord de la Norvège. Les Allemands étaient certains que cette entreprise colossale était impénétrable, et ils avaient raison car les installations du mur semblaient en effet, insurmontables. Mais c'était avant le fameux Jour J... Alors, qu'est-il arrivé à ce mur ? Quelle est l'histoire derrière les stratégies défensives de l'armée durant la Seconde Guerre Mondiale ?
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